Me voilà donc "taguée", moi qui fulminais jusque récemment contre ces chaînes d'autopromotion qui parasitent les blogs et où je me sens aujourd'hui flattée d'avoir été intégrée. "Ces raisins sont trop verts !"
Je vais donc essayer de définir ma vision du libéralisme.
Je me sens paradoxalement libérale par anti-capitalisme puisque capitalisme et collectivisme sont à mon avis deux formes de totalitarisme.
Ma définition du libéralisme part de celle de la liberté qui est pour moi avant tout philosophique et morale, je dirais même spirituelle.
Pour moi la liberté de tout être humain est inaliénable, elle est ontologique, et sont donc illégitimes tous les systèmes qui ne respectent pas cette liberté, quand bien même ils l'auraient négociée par contrat !
Pour moi le libéralisme économique est uniquement pratique : je considère l'économie locale ou mondiale sur le modèle de la famille où l'on ne bride pas les initiatives des uns ou des autres ni la saine émulation mais où l'on veille à ce que les plus faibles, les anciens, les enfants, les malades, les handicapés ou tout simplement ceux qui sont moins rapides, moins débrouillards ou moins adaptés aux normes ne soient pas sacrifiés. Chacun participe en fonction de ses moyens mais tous ont à manger. De la même façon, l'ingéniosité humaine est en mesure de subvenir largement aux besoins de l'humanité aujourd'hui. Or la terre est à tous et personne n'a le droit de s'en approprier l'exploitation à son seul profit. Nous sommes co-responsables de la terre et de ses habitants.
Le libéralisme devient une idéologie à combattre quand il prétend exiger une liberté absolue au nom du seul profit économique et donc au seul profit des individus aptes à en bénéficier : les plus riches, les plus forts, les plus rusés, les bien-portants, ceux qui considèrent qu'ils ne connaîtront jamais les défaillances et que ceux qui ne réussissent pas sont des paresseux, des faibles, des profiteurs, des parasites...
Pour moi la crise dont nous subissons actuellement l'un des soubresauts n'est pas seulement économique mais plus largement sociale, morale et, j'y reviens, spirituelle : elle est liée à la montée de l'individualisme qui s'est peu à peu substitué à la solidarité des corps qui soutenait la société jusque récemment.
Les libertés individuelles étaient sans aucun doute restreintes dans les systèmes traditionnels de la famille, du village, du compagnonnage, etc. mais elles l'étaient au profit d'une solidarité qui protégeait les plus faibles, comme les femmes avec des enfants en bas âge, les personnes inaptes au travail... On n'y parlait pas d'égalité, car l'égalité n'existe pas en réalité. Mais on y appliquait une forme d'équité.
Non à l'individualisme et au capitalisme donc quand il fait de l'homme une matière première, quand il substitue l'avoir à l'être, quand la quête du profit supplante l'intérêt de l'homme.
Mais non au marxisme et au totalitarisme quand il nie la liberté et la dimension intérieure de la personne et quand il prétend faire le bonheur des hommes malgré eux et leur imposer un système par la force.
Alors liberté plutôt que libéralisme, car je n'aime décidément pas les -ismes. Ou alors libéralisme social ? Ou plutôt démocratie sociale...
Et s'il faut taguer à nouveau, pourquoi pas d'anciens compagnons de route de 2007, ou du moins ceux d'entre eux qui ont eu le courage d'entretenir depuis leur blog, contre vents et marées :
Antoine Vieillard http://antoinevielliard.hautetfort.com/
Christine Delecroix http://christinedelecroix.hautetfort.com/
Antonio Duarte http://duarte.over-blog.com/
3 commentaires:
Rapidement et brillamment écrit! J'ajoute que la planète ne me semble pas suffisante malgré notre ingéniosité, pour nous tous, sans grande "évolution" urgente de nos façons de vivre.
J'ai bien apprécié ce billet! bravo Christine!!!
Merci Patricia, je vais essayer de tenir le rythme. Les élections européennes valent qu'on mouille à nouveau le maillot.
C'est un beau billet.
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