Perag taùein bepred, pen dé er wirioné ?

20 décembre 2009

Bruno Joncour tête de liste aux régionales


La candidature de Bruno JONCOUR, actuel président du groupe MoDem au Conseil régional, a été approuvée à 75% par les adhérents qui ont participé à la consultation organisée par internet (17,5% ont voté contre la proposition du bureau exécutif national et 7,5% ont voté blanc).
Nous attendons désormais avec impatience d'apprendre la composition des listes départementales et le programme défendu spécifiquement pour la Bretagne.
J'espère toujours que nos listes seront ouvertes et intégreront écologistes et régionalistes et j'espère qu'elles prendront à bras le corps les sujets de l'aménagement du territoire en Bretagne (en lien avec les questions de l'eau et de l'énergie), celui des services publics (en lien avec la question de la décentralisation), et bien sûr la question de l'agriculture et de la pêche, en lien avec les réformes économiques européennes.

06 décembre 2009

MoDem-PB-AEI : " Nous te ferons Bretagne ! "

Il faut que le Mouvement Démocrate Breton franchisse les 10% au 1er tour des élections régionales et il faut qu'il obtienne une dizaine d'élus.
Pour cela, il faut s'allier aux autres démocrates bretons, aux décentralisateurs, aux tenants du développement durable et aux personnes de terrain qui travaillent chaque jour pour la Bretagne.
Nous devons partir avec ceux dont nous partageons les valeurs essentielles :
- le Parti breton, parti démocrate décentralisateur, à la fois respectueux de l'économie de marché et soucieux de défendre les libertés individuelles et collectives et, à ce titre, défenseur de l'identité culturelle bretonne et de la réunification de la Bretagne.
- le mouvement de Christian Troadec, « Nous te ferons Bretagne » dont on ne peut que reconnaître la capacité à défendre les grands enjeux de notre territoire et principalement celui des services publics.
- Alliance Ecologiste Indépendante qui représente les écologistes ouverts et modernes, sortis du dogmatisme sectaire des Verts, conscients des réalités économiques et géographiques de la Bretagne et de l'urgence de travailler de façon pragmatique et efficace à un développement durable.

Ensemble, nous pouvons représenter au Conseil Régional un groupe cohérent et volontariste qui saura chercher sans cesse, sur place, en Europe ou en France, l'intérêt réel des Bretons et de tous les Bretons.
Et pour cela, nous devons réserver à chacun des places acceptables sur une liste commune.
Nous pouvons imaginer un duo Troadec-Le Bal dans le Finistère, un trio Morvan-Ollivro-Granville en Ille-et-Vilaine, et encore bien d'autres !
C'est de notre intérêt à tous, et c'est dans l'intérêt de la Bretagne que nous cherchons à promouvoir, une Bretagne forte, indépendante et solidaire, fidèle à celle de nos parents et accueillante à nos enfants.

27 novembre 2009

Dissidence de Cap21 ?

Des écolos du Modem s'allient à Europe Ecologie pour les régionales, titre un article de l'Express.fr d'aujourd'hui :
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/des-ecolos-du-modem-s-allient-a-europe-ecologie-pour-les-regionales_831648.html
Ce titre est tendancieux.
Il serait dans la logique que le MoDem et Europe Ecologie se présentent sur une liste commune aux régionales en effet puisque les deux Mouvements partagent les mêmes valeurs démocrates et le même souci pour un développement soutenable. Cependant, et malheureusement :
1) Les Verts ont voulu s'accaparer le succès des européennes et appliquent nationalement et localement leur sectarisme légendaire au sein d'Europe Ecologie. Je l'ai vérifié personnellement il y a peu de temps en me rendant à une réunion ouverte d'Europe Ecologie dans un bar d'Auray : j'ai été bien accueillie par tous les participants, que je connaissais déjà pour la plupart, mais dès que la représentante des Verts est arrivée, elle m'a fait savoir de son seul chef qu'en tant que Modem ma présence n'était pas désirée... Je ne me le suis pas fait dire 2 fois et je suis sortie, bien que j'aie fréquenté ce bar et ses habitués des années avant elle. Je note simplement que parmi les personnes présentes, toutes les autres étaient ouvertes à la discussion.
2) Cap21 est devenu le vivier d'un grand nombre de déçus du MoDem et cela dans toute la France, Terres démocrates en est l'illustration flagrante. Malheureusement cette tendance semble accentuée en Bretagne par une rancune personnelle du Président régional de Cap21 envers plusieurs cadres et élus du MoDem. Ces considérations ne devraient pas entrer en ligne de compte mais viennent malheureusement polluer le débat. Ce président et quelques-uns de ses adhérents parmi les plus remontés tiennent avant tout à s'opposer au MoDem et prétendent nouer des alliances en dehors et contre le MoDem.

Le hic, c'est que Cap21 fait partie du MoDem, ses adhérents nous l'ont assez rabâché à chaque réunion, exigeant régulièrement dans les listes des postes proportionnellement plus nombreux que leur représentativité réelle ! et que, s'ils font désormais le choix de prendre part à une autre liste, ils entrent tout simplement en dissidence.
Bien que les adhérents eux-mêmes soient très peu nombreux, Corinne Lepage est une personne respectée au MoDem dont elle est vice-présidente et où elle a toujours eu toute latitude pour représenter librement le volet essentiel du Développement durable. Grâce au MoDem elle a été élue au Parlement européen.

L'on peut, à la rigueur, comprendre la stratégie individuelle de certains adhérents ou cadres de Cap21 qui veulent faire monter la pression pour s'imposer en tête de listes départementales, voire, bien que ce soit plus contestable, mais disons que c'est humain, pour tenter de s'opposer à des personnes envers qui ils nourrissent des inimitiés personnelles. Mais il ne faudrait pas qu'ils aillent jusqu'à remettre en cause l'association de Cap21 au MoDem. Car le développement durable restera évidemment essentiel au Mouvement démocrate et sera de toute façon représenté. Tandis que Cap21 aura beaucoup de mal à représenter plus que lui-même, plus que Corinne Lepage elle-même, qui avec toutes ses qualités, que je salue, n'a jamais atteint 4% à aucune élection avant son association avec le MoDem.

26 novembre 2009

Bruno Joncour proposé comme tête de liste en région Bretagne

Dans le cadre des élections régionales de mars 2010, le Bureau exécutif national a proposé, mardi 24 novembre, les premiers candidats comme têtes de liste dans plusieurs régions. Ces propositions seront soumises au vote des adhérents du Mouvement Démocrate, au cours du mois de décembre.

"Dans toutes les régions, le renouvellement que je souhaite conduire est de porter aux responsabilités des gens qui sont arrivés à la politique par le Mouvement Démocrate, c'est à dire une génération réellement nouvelle et avec ces valeurs là qui ne sont pas les valeurs traditionnelles de la vie politique", a expliqué François Bayrou.


En Bretagne, c'est le conseiller sortant Bruno JONCOUR qui a été proposé.
Je salue le choix de Bruno Joncour comme tête de liste régionale et je ne doute pas qu'il sera plébiscité par les adhérents bretons. C'est un homme de conviction et de persévérance qui a conquis avec panache la mairie de Saint-Brieuc en 2001 pour être largement réélu en 2008. Il sait allier la force de caractère à un vrai sens de l'écoute et il a su former des alliances solides et constructives dans sa commune et à la Communauté de communes. A la région, il a su porter des projets dans l'intérêt de tous, sans parti pris. C'est un homme pragmatique qui cherche à servir les personnes et non à asseoir des idéologies. Il sait faire travailler ensemble ceux à qui il accorde sa confiance et j'espère qu'il saura constituer pour les élections régionales une liste à la fois solide et ouverte. Agé de 55 ans seulement, il représente la fidélité et la pondération, nul doute qu'il saura s'entourer d'hommes et de femmes énergiques et attachés aux valeurs qu'il aime associer à la Bretagne, et d'abord à celle de la solidarité.

24 novembre 2009

Conseillers généraux régionaux

La liste départementale des socialistes pour les élections régionales a été présentée cet après-midi à Lorient par Jean-Yves Le Drian. La seconde sur la liste est Béatrice Le Marre, qui a pris la mairie à Paul Anselin aux dernières municipales. Et le 3ème est Jean-Pierre Le Roch, maire de Pontivy. Kaourintine Hulaud, adjointe à la culture à Auray et conseillère régionale sortante, est toujours sur les rangs.
Ce qui peut étonner dans cette liste, c'est la présence de 2 conseillers généraux, Pierre Pouliquen, du Faouët, et Béatrice Le Marre, qui est aussi maire et préside la Communauté de Communes de Ploërmel.
Il est vrai que les prochaines élections de 2014 désigneront des conseillers territoriaux.
Bizarre quand même...

22 novembre 2009

Sylvie Goulard, le foot et l'Europe

Sylvie Goulard s'est exprimée hier sur le site de l'express.fr à l'occasion des Semaines Sociales auxquelles elle participe.
Toutes ses réponses sont intéressantes. J'en rapporte ici trois qui m'ont particulièrement séduite : celle sur la personnalité du nouveau président de l'Europe qui m'inspire confiance. J'ai été heureuse de trouver dans les propos de Sylvie ce que j'avais à peu près retiré de mon étude via internet d'un homme que je ne connaissais pas avant hier.
Sa réponse sur le christianisme m'a égalmement séduite, à la fois par la connaissance des Ecritures qu'elle révèle et parce qu'elle rappelle la prise de distance nécessaire entre religion et politique et l'affirmation claire de la laïcité.
Enfin, sur le foot, je la trouve LUMINEUSE et je partage entièrement son jugement !

Sur le président de l'UE :


"Connaissez-vous M. Von Rompuy ? Et que pensez-vous de lui ?

Je ne le connais pas personnellement. J'ai déjà répondu durant ce chat que le choix d'un Belge qui jouit d'une bonne réputation dans son pays me parait heureux. Il vient d'un Etat fondateur, membre de la zone Euro, attaché aux droits fondamentaux, hostile à la guerre en Irak : c'est de bon augure. La vie politique belge est si complexe qu'elle constitue une bonne préparation aux nécessités de compromis européens. Et les Belges connaissent les vertus de la méthode communautaire dont l'UE a besoin de retrouver le sens.

Depuis Paul Henri Spaak, les Belges ont démontré qu'on pouvait être un soi disant "petit pays" et apporter énormément à l'Europe ; quand d'autres revendiquent des égalités formelles, ils agissent et se positionnent à partir de leurs talents. C'est positif.
Maintenant, à lui de jouer ; le job est délicat. Nous jugerons sur ses actes."

Sur le christianisme et la politique :

" L'aspect chrétien des rencontres est-il important pour vous ?

Oui mais sans sentiment d'exclusivité ni de supériorité.

Je crois que les Chrétiens, comme les personnes de foi d'autres confessions ou les athées qui s'interrogent sur le sens de la vie en société, tous les citoyens doivent prendre le temps de réfléchir et débattre. Telle est la grande vertu des Semaines sociales : apporter à la "cité" un aiguillon et une conscience.

Dans l'épitre aux Galates de St Paul, il y a une phrase qui pour moi, résume le mieux l'extraordinaire révolution de la chrétienté "il n'y a plus ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme car tous vous ne faites qu'un dans le Christ". Ainsi, les Chrétiens ont un message au monde mais pas un message qui exclut, qui proclame une vérité inaccessible pour d'autres. Leur chance est de proclamer un message d'amour qui peut rassembler d'autres hommes de bonne volonté.

Nous sommes un sur cette planète et c'est pourquoi la solidarité, l'amour du prochain sont importants, quelle que soit sa confession. La laïcité, à laquelle je suis très attachée, est pour moi cette possibilité de croire, tout en entrant dans un dialogue avec ceux qui ne croient pas, tout en les respectant."

Sur le foot :

"Bonjour Mme Goulard, que pensez-vous du but de la main de Thierry Henry? Ne croyez-vous qu'elle puisse nuire à l'unité de l'Europe?...

Mon ignorance du foot-ball est incommensurable. Parfois, il faut savoir se taire."

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sylvie-goulard-aucune-grande-bataille-de-societe-ne-se-gagne-par-la-regle-seulement_830007.html

04 novembre 2009

Les valeurs qui fondent l'Europe


La candidature Blair à la tête de l'Europe est révélatrice des dérives de l'Union, par Sylvie Goulard



Le diable n'est pas toujours dans les détails. Parfois, il perturbe les choix essentiels, comme en ce moment dans l'Union européenne (UE). Celle-ci n'est pas seulement un grand marché. Les traités successifs n'ont cessé de rappeler les valeurs qui la fondent : la suprématie du droit, la liberté, la démocratie, la solidarité.

A ce stade de sa construction, dans un monde qui se rétrécit, l'Union doit défendre ses intérêts sans sacrifier ces valeurs : ce n'est pas la gestion conjointe du charbon et de l'acier, pas plus le Marché commun qui ont permis aux Européens de transformer un continent belliqueux en un espace de coopération supranationale sans équivalent. C'est le respect de la personne humaine et la volonté de bâtir une société pacifiée, équitable. Le défi des années à venir consiste à mettre plus de droit et de justice dans la jungle mondiale, conformément à ces valeurs. La tâche est immense, surtout quand le changement climatique s'accélère, quand la raréfaction des ressources aiguise les rivalités.

Or, au moment de choisir le premier président du Conseil européen, les valeurs européennes semblent soudain secondaires. Il est assez incroyable que le nom de Tony Blair ait circulé. L'homme est brillant, nul ne le conteste ; il "communique" bien mais, des années durant, dans ses discours sur l'Europe à Varsovie, Oxford ou Bruxelles, il a reproché à l'UE de parler au lieu d'agir, de ne pas obtenir assez de résultats ("The EU has to deliver", "l'Union doit obtenir des résultats", a-t-il répété, maintes fois). Nous pouvons donc légitimement le juger non sur ses paroles, mais sur son bilan qui en dit long sur les dérives de l'Union européenne.

Le chef de gouvernement qui a négocié une dérogation à la Charte des droits fondamentaux n'a pas vocation à être notre porte-parole. Partout dans le monde, l'universalité des droits de l'homme est mise à mal par l'intégrisme religieux et le souverainisme. Le Royaume-Uni a une tradition démocratique qui l'honore, mais les travaillistes britanniques n'en ont pas moins contribué à relativiser les valeurs européennes de façon dangereuse.

La question n'est pas théorique : le président du Conseil européen sera amené à rencontrer les gouvernants de pays candidats à l'entrée dans l'Union, à discuter avec les dirigeants de grandes puissances qui ne s'embarrassent guère de droits de l'homme. On a vu, la semaine dernière, comment le président tchèque, Vaclav Klaus, a utilisé le précédent britannique pour se dérober à la Charte, non sans mauvaise foi. Le Conseil européen a cédé ; la brèche dans le droit s'est élargie.

L'attachement à la paix, aux procédures multilatérales et au respect du droit international n'est pas moins important. Dans le monde entier, Tony Blair reste associé à une expédition militaire hasardeuse, justifiée au nom d'armes de destruction massives inexistantes. Au moment où Barack Obama est revenu sur ces errements, l'Union ne peut pas choisir, pour la représenter, l'acolyte de George W. Bush. Ce serait catastrophique pour notre image à l'étranger. Sans compter les réactions hostiles qu'a suscitées, en Europe même, l'aventure militaire irakienne : non seulement en Belgique, en France ou en Allemagne, mais aussi à Madrid, Londres ou Rome où, en 2003, de grandes manifestations ont rassemblé des centaines de milliers de personnes. Une pétition de plusieurs députés européens, autour de Jo Leinen, député socialiste allemand, insiste à juste titre sur la nécessité, pour le futur président, de jouir de la confiance des Européens.

Enfin, alors que la régulation des marchés financiers constitue l'un des dossiers les plus épineux du moment, il serait étrange de faire appel au premier ministre qui, des années durant, a encouragé une dérégulation à tout-va. Au Royaume-Uni, des voix fortes se sont élevées pour dénoncer les politiques qui ont mené à la crise actuelle : la reine s'est émue de l'aveuglement qui a généré ces excès. Lord Turner, président de l'autorité de régulation britannique, a déploré l'hypertrophie du secteur financier, le manque de règles et la cupidité érigée en système. Enfin, et ce n'est pas mineur, après avoir promis un référendum pour rejoindre la zone euro, Tony Blair a capitulé devant une presse outrancière. La monnaie unique mérite mieux.

L'hypothèse Blair semble écartée. Elle a au moins permis de dessiner "en creux" le profil du poste : un homme ou une femme qui a montré, en actes, la vigueur de son engagement européen ; une personne attachée aux valeurs européennes, respectueuse du droit international, favorable à un juste équilibre entre régulation et marché ; une autorité morale capable de rassembler les Européens, de leur redonner confiance dans l'Union.

Après le choix de José Manuel Barroso, candidat par défaut à la présidence de la Commission, ce second cafouillage doit tout particulièrement nous alerter. Il démontre d'abord que, en dépit de leurs beaux discours, les gouvernants européens actuels sont incapables d'élaborer une vision stratégique de l'Europe et d'en tirer les conséquences en termes de ressources humaines, de moyens financiers ou de respect des engagements mutuels. Ils recyclent des "copains" qui ont perdu leur "job" plus qu'ils ne s'attachent à chercher la personne la plus apte. Ils demandent aux institutions européennes de faire preuve de transparence, mais s'en affranchissent allègrement.

A moins qu'une autre hypothèse, plus glaçante encore, ne soit exacte : celle de l'acte manqué. Certains, notamment à Paris et Berlin, pourraient d'autant mieux soutenir un Britannique qu'ils se satisfont fort bien d'une Europe intergouvernementale, sans grande ambition, cantonnée à des tâches de gestion économique. Une Europe "à l'anglaise", quelle que soit la personne qui l'incarne.

Sylvie Goulard est députée européenne (Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe) et présidente du Mouvement européen-France.


http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/11/03/la-candidature-blair-a-la-tete-de-l-europe-est-revelatrice-des-derives-de-l-union-par-sylvie-goulard_1262119_3232.html

26 octobre 2009

Nous ne laisserons pas nos territoires crever…

Les JDem Bretons ont de l'énergie à revendre, nous pourrions en prendre de la graine. Et il me semble qu'ils se saisissent du principal enjeu pour la Bretagne : l'aménagement du territoire.

Leur convention est-elle ouverte aux vieux ?


Nous ne laisserons pas nos territoires crever…


C’est par l’agriculture que la Bretagne entra dans la modernité dans les années 1950. L’actualité récente la remet largement en cause, elle reste pourtant l’un des piliers majeurs de l’économie, de la culture et de l’aménagement des territoires bretons.

Plutôt que de pointer du doigt toute une profession, notre esprit démocrate nous amène à aborder le problème dans son intégralité : quel est l’avenir de nos Territoires ? Doivent-ils devenir une aire de jeu protégée pour touristes ? Ou être un espace de vie pérenne dans lequel l’agriculture a toute sa place ?

Cette seconde convention des Jeunes Démocrate veut dresser un bilan sans concession de la Bretagne agricole, un état des territoires et mettre en débat les solutions politiques actuelles et à venir.

La variété des intervenants cherche volontairement à décloisonner les échanges : cette convention vous est ouverte !

http://jdembretagne.org/convention/

24 octobre 2009

Christian Troadec candidat aux régionales

Le bouillant Christian Troadec, maire de Carhaix et conseiller régional sortant, a officialisé sa candidature aux prochaines régionales. L'élu divers-gauche va affronter ses anciens collègues de la majorité à l'hôtel de région.

Sera-t-il le caillou fiché dans la chaussure du socialiste Le Drian ? Le sémillant Christian Troadec, maire de Carhaix et conseiller régional sortant (divers gauche), a annoncé ce samedi qu'il mènerait une liste aux élections régionales de mars prochain.

Membre de la majorité à l'hôtel de région, Christian Troadec s'était mis "en congé" de celle-ci en décembre dernier. Très irrité par le sort réservé par l'État à l'hôpital de Carhaix et le soutien du PS au projet de « fusion sans conditions » avec le CHU de Brest, il avait alors déclaré « J'ai mal pour mon pays, j'ai mal devant la Bretagne », devant l'assemblée régionale réunie en session budgétaire le 18 décembre. "Quel intérêt a donc le PS à accepter cette politique de casse des services publics ? ", s'était-il interrogé. Cinglante la réaction de Jean-Yves Le Drian ne s'était pas fait attendre : " Vous êtes en train de vous précipiter dans une impasse. " "Une impasse" qui mène aujourd'hui Troadec à affronter son ancien président...

Le maire de Carhaix pourrait constituer sa liste avec le Parti Breton. Il serait également en contact avec d'autres partenaires de gauche.

www.mgm-mag.info

Des listes MoDem autonomes au 1er tour partout aux régionales

Les instances du MoDem ont acté samedi le principe de listes autonomes au premier tour pour les élections régionales de mars prochain, apprend-on auprès de la direction du parti centriste.

Le conseil national réuni à Paris a également approuvé l'idée d'alliances au deuxième tour sans plus de précision sur les partenaires éventuels du mouvement centriste.

"Il y a des gens bien, des élus responsables dans toutes les tendances", a fait valoir le président du MoDem, François Bayrou lors d'un point presse.

"Nous avons manifesté notre volonté d'ouverture mais, évidemment, cette ouverture ne peut en aucun cas être ralliement ou effacement", a-t-il prévenu.

La question des têtes de liste n'a pas été abordée samedi.

L'autonomie au premier tour, "c'est la bonne stratégie", a déclaré à Reuters la numéro deux du MoDem, Marielle de Sarnez.

"Il faut assumer son identité d'abord et opérer ensuite des rassemblements nouveaux", a ajouté la député européenne.

Même si elle a été décidée par une majorité des membres du conseil national, l'autonomie n'est pas la bonne solution aux yeux de Corinne Lepage, vice-présidente du MoDem, qui n'a pas pris part à la réunion de samedi.

"Je trouve qu'on loupe un peu le coche", a-t-elle expliqué à Reuters. "J'étais favorable à des listes de premier tour avec Europe Ecologie qui nous auraient peut-être permis de passer devant les socialistes dans plusieurs régions" notamment Rhône-Alpes, l'Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur, a-t-elle ajouté.

Les Verts ont repoussé mi-octobre la main tendue de François Bayrou, au niveau national. "Il aurait fallu un peu insister" auprès des dirigeants du mouvement écologiste, a estimé Corinne Lepage.

Le parti écologiste n'a cependant pas écarté un rapprochement régional avec des mouvements qui composent le MoDem, comme Cap 21 dirigé par Corinne Lepage, ou le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d'Antoine Waechter.

Le secrétaire national adjoint du parti écologiste, Jean-Vincent Placé, a évoqué les régions d'Alsace, de Haute-Normandie et des Pays de la Loire.

Laure Bretton - Reuters

15 octobre 2009

Terre démocrate

Encore un club !
Espérons qu'il ne viendra pas parasiter les élections régionales en Bretagne ni susciter ou légitimer des dissidences...

PARIS, 15 oct 2009 (AFP) - La vice-présidente du MoDem Corinne Lepage a annoncé jeudi le lancement d’un club baptisé "Terre Démocrate, l’imagination au pouvoir", pour engager un débat citoyen, faire vivre "les bonnes pratiques locales" et les transformer en projet politique.


"Nous sommes vingt-cinq fondateurs, responsables d’association, magistrats, entrepreneurs dans le domaine des éco-technologies ainsi que des membres du MoDem, de Cap21 et quelques socialistes", a expliqué à l’AFP l’ancienne ministre de l’Environnement en précisant que les noms seront rendus public dans trois semaines, lors d’une réunion constitutive. "Notre but, c’est de faire émerger des idées, mais surtout d’assurer la promotion de bonnes pratiques locales et de les valoriser dans un projet politique global", explique-t-elle. Il ne s’agit pas d’un nouveau Think-tank (groupe de réflexion constitué d’experts) car nous nous adressons aux citoyens qui souhaitent participer au débat public mais ne savent pas comment faire, dit la député européenne. "Ce n’est pas non-plus d’un parti politique car on n’y parlera pas de stratégie électorale ou de conquête du pouvoir", précise l’avocate qui souhaite "dépasser les structures partisanes". L’adhésion au club se fera sur la base d’un contrat moral en dix points comportant des engagements comme assurer la promotion des bonnes pratiques environnementales et se les appliquer à soi-même, respecter la règle du non-cumul des mandats (pour les élus), promouvoir la laïcité ou travailler à une indépendance des pouvoirs médiatiques, économiques, politiques et judiciaires. Les inscriptions se feront sur le site www.terre-democrate.fr et des groupes thématiques seront mis en place dans les départements.

07 octobre 2009

Les JDem bretons veulent un programme et des élus

Désormais réunis dans une seule structure régionale depuis ses « Universités d'été des 25 et 26 juillet 2009 », les Jeunes Démocrates de Bretagne (JDem), la section jeune du Modem, ont tenu leur première convention les 19 et 20 septembre à Ploërmel (Morbihan). Breton de cœur, le président des jeunes de Loire-Atlantique était présent à titre de membre observateur.

Autour de conseillers régionaux et municipaux du Modem, le bureau des JDem Bretagne a pu échanger pendant deux jours sur les enjeux et les défis auxquels la Région Bretagne doit faire face. Éducation, environnement, culture, économie, les élus ont confirmé leur volonté de collaborer activement avec l'ensemble des militants. Les jeunes Modem se sont, quant à eux, félicités de pouvoir compter sur l'expérience d'élus chevronnés.

Fort de ce soutien, le bureau a donné le coup d'envoi à une large consultation dans chacun des territoires bretons. Objectif, présenter les propositions des Jeunes Démocrates Bretagne lors de la prochaine Convention les 21 et 22 novembre et défendre leur intégration dans le programme du Modem aux élections régionales de mars.

Les JDem Bretons l'ont bien compris, les candidats sont là pour incarner avant tout des valeurs et … un programme.

David Guillerm - Les Jeunes Démocrates de Bretagne ■

27 septembre 2009

Une liste bretonne en Bretagne

Les élections régionales sont des élections à deux tours et ceux qui voudraient avaler le MoDem breton dès le 1er tour agitent déjà l'épouvantail du 2ème tour.
D'aucuns avaleraient bien aussi d'emblée les écolo et les régionalistes.
Les Verts ont décidé en assemblée générale de proposer en Bretagne un rassemblement dans l'esprit d'Europe-Écologie, et après tout, ils avaient devancé le PS aux européennes.
En revanche les régionalistes peinent à s'entendre : l'UDB acceptera sans doute encore les strapontins du PS. L'alliance fédéraliste se joindra-t-elle au Parti Breton ? Et celui-ci pourra-t-il passer des 2% estimables des européennes aux 10% nécessaires des régionales ?

Et le MoDem ?
L'UMP cherche toujours à le carboniser et le Nouveau Centre prétend l'ignorer. Il est évident qu'il n'y aura pas de liste indépendante du Nouveau centre de toute façon.
Mais quid d'une liste indépendante bretonne ? Une liste ouvertement régionaliste, européenne, intransigeante sur l'enjeu environnemental et soutenant clairement une économie de marché régulée dans un souci d'harmonie sociale ?

La région est par excellence l'échelon pour définir une démarche politique ambitieuse, fondée sur une vraie étude prospective. Quels sont les enjeux géographiques, démographiques, économiques, sociaux de la Bretagne, et quel choix d'avenir commun voulons-nous proposer, et non subir ?
Ne laissons donc pas les querelles franco-françaises entre droite et gauche polluer les choix qui concernent notre vie ici, aujourd'hui et demain.

14 septembre 2009

Liste Modem aux élections régionales

Cela se passe chez les autres, mais on a comme l'impression qu'ils lorgnent chez nous.
Le torchon brûle entre les deux postulants à l'investiture UMP pour la tête de liste des élections régionales :
Jacques Le Guen, seul candidat officiel, a été désigné très largement par les militants lors de leurs élections internes de mars 2009.
Mais l'ancienne et diligente préfète de région Bernadette Malgorn a le soutien de l'Elysée et ne cache pas sa fidélité à Sarkozy. Pourtant elle n'a pas sa carte à l'UMP et prétend du coup jouer l'ouverture. L'ouverture à la mode sarkozyste, s'entend.
Ce serait un paradoxe très amusant de voir écarté celui qui a le soutien des militants et des quelques figures locales de l'UMP comme François Goulard, soutien logique dans une région où l'on a du mal, même à droite, avec l'activisme, l'autoritarisme et le centralisme ; et de le voir écarté au nom de l'ouverture ! S'ouvrir à qui ?
Seraient-ce les démocrates du Modem qui seraient courtisés ? Grossière erreur d'appréciation : les centristes sont évidemment plus proches des Goulard, des villepinistes et des régionalistes que du jacobinisme présidentiel. S'ouvrir à qui alors ?
Ou bien y a-t-il autre chose derrière tout cela ?
De toute façon, il est acquis que le Modem se présentera indépendant aux élections régionales. N'eo ket gwir ?

16 août 2009

De la morale en politique

Il est de bon ton de rejeter tout discours moral de la sphère publique en général, politique en particulier. On ne dit d'ailleurs pas "moral", mais "moraliste" ou "moralisateur", comme pour mieux stigmatiser une prétention insupportable. Le seul terme accepté, et largement galvaudé, en est l'exact synonyme "éthique", peut-être parce que l'origine grecque en obscurcit le sens et le rend plus acceptable.
Pourtant l'action politique et la nécessité même d'une organisation politique peuvent-elle se justifier en dehors d'une exigence morale ?
Sans vouloir remonter aux discours de Rousseau, il est évident que chacun d'entre nous ne peut accepter de réduire sa liberté personnelle au profit d'un ordre politique doté d'institutions judiciaires et d'un pouvoir de police que si cela présente un intérêt réel. Et un intérêt commun si l'on veut que cette organisation politique soit durable. Pourquoi sans cela accepter de payer des impôts, de restreindre ses libertés individuelles, de "payer" pour les autres, au sens propre comme au figuré ?
D'où vient alors ce rejet de la morale, ce rejet des notions mêmes de bien et de mal, où l'interdit fondamental, l'interdit du meurtre en vient à être lui-même relativisé ? Ce relativisme moral a forcément des implications politiques. Il dépasse le slogan emblématique des soixante-huitards "Il est interdit d'interdire". Car ce rejet de la morale n'est plus spontané, il est essentiellement le fruit de lobbies actifs et divers. Divers mais convergents. Quoi de commun en effet entre des revendications sur l'euthanasie ou l'indifférenciation des sexes et des intérêts financiers dans les forêts amazoniennes ou les bourses new-yorkaises ? Quoi de commun entre la haine contre la religion chrétienne et les marchés du sport ou de la chanson ? Entre l'embrasement des banlieues et des voitures et les lois sur la bio-éthique ?
Pourtant j'en ai la certitude, la question morale et les tentatives de redéfinitions du bien et du mal qui s'opèrent aujourd'hui entre individus et entre sociétés sont au coeur des enjeux politiques de notre monde. Et ils mériteraient plus que les cours d'instruction civique biaisés, les moqueries condescendantes des dîners chic et les parodies des soirées télé.

30 juillet 2009

Sylvie Goulard au bureau exécutif du MoDem

Dix nouveaux membres, cinq hommes et cinq femmes rejoignent le bureau exécutif du MoDem : deux députés européens, Sylvie Goulard et Robert Rochefort, un ancien député européen Jean-Marie Beauppuy, l'ancien secrétaire national des Verts Yann Wehrling, des conseillers régionaux, Geneviève Darrieussecq (Aquitaine), Fabienne Faure (Rhône-Alpes), Thierry Robert (Réunion) et Rodolphe Thomas (Calvados), ainsi que Rosalie Kerdo et Fadila Mehal, cette dernière étant créatrice des Mariannes de la diversité.

20 juillet 2009

Sylvie Goulard à la commission économique et monétaire

Quelques nouvelles de Sylvie Goulard, notre députée européenne :

Quel numéro dans l’hémicycle ?

Ma place est la 490, résolument au centre, dans l’axe du Président, entre un Espagnol PPE et un Libéral néerlandais. Très sympathiques tous les deux.


Quel groupe politique ?

Le groupe ADLE, alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, présidé – et c’est l’immense bonne nouvelle de ce début de mandat – par Guy Verhofstadt. Ancien Premier ministre belge, c’est un Européen engagé, qui a des idées précises pour sortir de la crise et qui défend la méthode communautaire. Un vrai bonheur ! Cela existe encore.

Ayant gouverné pendant 9 ans une coalition avec des socialistes et des écologistes, il prône un libéralisme intelligent, fondé sur le marché mais aussi sur des règles sociales et environnementales exigeantes. Dans un ouvrage récent, « Sortir de la crise, comment l’Europe peut sauver le monde » (André Versailles Editeur, 2009), il expose une vision européenne ambitieuse et politique. A lire sur la plage ou sous les arbres.

Quelle commission thématique ?

La Commission dans laquelle je serai titulaire, dite « ECON », est en charge des questions économiques et monétaires : elle s’occupe de l’euro, de la supervision des marchés financiers, de la régulation en matière bancaire, des questions de concurrence et de la fiscalité. Je suis heureuse d’avoir obtenu ce poste car cette Commission a un rôle capital à jouer dans la solution de la crise financière et dans la préservation de la monnaie unique, le joyau de la couronne communautaire.

J’ai pu être désignée comme coordinatrice du groupe au sein de cette Commission c'est-à-dire que je contribuerai à « fabriquer » le compromis au sein du groupe et avec les représentants des autres groupes politiques. La Présidente étant une Britannique, Sharon Bowles, les spéculations vont bon train sur l’influence de la City de Londres et la capacité du Parlement à dialoguer avec la BCE. Mais ne caricaturons pas ! Nous serons nombreux à venir de la zone euro (à commencer par les autres coordinateurs, Jean-Paul Gauzes, PPE et un Alemand du SPD). Dans la défense de notre monnaie, nous serons très vigilants. Et il y a quelque ironie à s’en prendre à ceux qui, au Royaume-Uni, non sans courage, osent défendre l’adhésion de leur pays à l’Euro. Mme Bowles est en effet issue des rangs du parti LibDem qui siège à l’ADLE et a toujours eu des positions très pro-européennes ; les députés au PE représentent tous les Européens. Ils ne sont pas liés par les positions officielles de leur pays.

A titre de suppléante, je siègerai à la Commission en charge de l’agriculture (dite AGRI) qui a, dans les cinq années à venir, un agenda chargé et passionnant : réforme de la PAC, régulation des marchés notamment du lait, défense de la qualité alimentaire et de l’environnement, impact des décisions européennes sur le reste du monde. Une commission décisive pour notre région Ouest.

http://www.sylvie-goulard.eu/

16 juillet 2009

L'étoffe d'un chef

Que de critiques a dû essuyer François Bayrou depuis les Européennes ! Au point que, fidèle à l'image que nous avons de l'homme, il a lui-même tenu à assumer sa part dans la « défaite ». C'est vraiment un personnage unique ! Vous voyez un UMPiste s'excuser devant ses troupes ?
Cette « défaite » est au demeurant toute relative, je ne trouve pas que le score obtenu ait été minable. Cela signifie plutôt qu'on s'attendait d'une manière générale à ce que les listes du Modem fassent davantage. Attente flatteuse et, je le maintiens, prometteuse. Tout en votant pour l'un ou l'autre, chacun s'attendait finalement à ce que le parti de Bayrou s'impose. Pourquoi ?
Eh bien parce qu'effectivement il est, comme en 2007, le seul opposant crédible à Nicolas Sarkozy, il est la seule alternative, la seule figure politique ayant une stature nationale, inspirant le respect à tous ceux qui ne sont aveuglés ni par la crainte ni par la jalousie. Et il assume. On raille parfois (et ce n'est pas à l'honneur des railleurs) cette impression qu'il donne de répondre à une mission. Eh bien heureusement que lui ne se défile pas, ne se laisse pas éblouir ou corrompre, garde rivé devant les yeux cet objectif qui n'est pas le sien mais celui de tous ceux au nom de qui il a accepté de mener le combat. Heureusement qu'il ne renonce pas devant les médisances, les calomnies, les trahisons et les railleries. Vraiment oui, il est à la hauteur.
Certains parmi ses plus purs admirateurs ont pu regretter qu'il ait justement manqué de hauteur dans le dernier débat surexploité avant les élections européennes face au trublion Cohn-Bendit. Personnellement j'étais plutôt contente qu'il rabatte son caquet à un universel donneur de leçons qui n'a jamais rien accompli d'autre dans sa vie que brailler et qui se vante de s'être fait caresser le sexe par des enfants dont il avait la responsabilité. La capacité d'indignation de Bayrou me réjouit en cette époque cynique et amorale. Je comprends ceux qui auraient préféré que Bayrou méprise et se taise, mais ce que j'apprécie personnellement chez lui, ce qui chez lui m'a fait prendre confiance dans les chances de l'UDF puis du Modem, c'est justement cette capacité de se cabrer, de ruer dans les brancards, cette certitude qu'on a qu'il ne laissera pas faire ce qui le révolte. Non, il ne fera jamais partie de ceux qui regardent et laissent faire.
C'est un vrai chef de file, il a vraiment l'étoffe d'un homme d'Etat.

28 juin 2009

Pour le PS, quatre défaites et un enterrement, par Bernard Poignant

Bernard Poignant, maire PS de Quimper et ancien parlementaire européen, signe pour le Monde un article que je trouve intéressant et qui rejoint à peu près mon analyse de l'évolution politique actuelle en France. Je le livre donc à votre réflexion :


Les partis sont mortels, comme les civilisations, pour plagier Paul Valéry. Le Parti communiste a sombré corps et âme dans le rejet du totalitarisme. Le trotskisme tente de prolonger l'histoire, mais les peuples sont intelligents : l'échec de Lénine et de Staline ne fait pas la victoire de Trotski. C'est un trio à mettre dans le même sac. Le Parti radical survit tant bien que mal, réparti entre la gauche et la droite dans l'épuisement de son programme : il a donné le meilleur de lui-même à la République.

Sa mission est donc terminée. Il y a des réussites qui aboutissent à des disparitions. La Démocratie chrétienne, incarnée par le Mouvement républicain populaire, puis par les divers centres démocrates, s'éteint doucement au rythme de la désertion des églises et des séminaires. Le gaullisme s'éloigne dans l'esprit des Français. De Gaulle est venu deux fois en sauveur : pendant la seconde guerre mondiale pour résister puis libérer le pays ; pendant la guerre d'Algérie pour sortir la France de ce bourbier. Ce temps est lointain et relève de l'histoire au lycée.

Et s'il arrivait le même sort au socialisme démocratique ? Il est né au XIXe siècle, qui lui a donné une figure emblématique : Jean Jaurès. Les Français lui ont accordé cinq victoires politiques : 1936, 1956, 1981, 1988, 1997. Depuis, plus rien, sauf les succès locaux. Pourquoi ?

L'échec historique du communisme a cru signifier le grand succès du socialisme. La crise actuelle du capitalisme devait signer le grand retour de la social-démocratie. Il n'en est rien : ni dans un cas ni dans l'autre. Les Français considèrent-ils que le socialisme démocratique leur a apporté tout ce qu'il pouvait donner ? Il a réduit le temps de travail, donné des congés payés, abaissé l'âge de départ à la retraite. Toutes choses acquises aujourd'hui et plutôt à défendre qu'à accentuer. Il a étendu les libertés, aboli la peine de mort, obligé la parité. Sur ce terrain, qu'attend-on de plus ? Les socialistes seraient-ils alors comme les radicaux : au bout de leur rouleau ? !

Les Français considèrent-ils que le socialisme démocratique est inadapté à la nouvelle configuration du monde ? Finalement, il ne serait ni utile ni efficace dans le cadre de la mondialisation, peu lisible dans ses initiatives européennes. Les socialistes seraient donc aussi comme les communistes : arrivés à terme ! L'histoire récente du parti plaide pour une issue pessimiste : éliminé du second tour de l'élection présidentielle en 2002, profondément divisé sur l'Europe en 2004 et 2005, éloigné par sa candidate à l'élection présidentielle en 2007, qui vivait son parti comme un handicap dans sa campagne, écartelé dans un congrès de Reims qui se conclut par un échec et une désignation contestée de sa première secrétaire, malmené par ses courants au point d'en faire le maître d'oeuvre de ses listes pour le Parlement européen, défait aux élections européennes du 7 juin, quel Français peut lui faire confiance et lui confier les destinées de son pays ? C'est normal qu'il y regarde à deux fois.

Quelqu'un a bien compris cette situation, et attend que le fruit soit suffisamment mûr pour le cueillir : François Bayrou. Ne le croyons pas encore éliminé pour 2012 après son dernier insuccès. Si le Parti socialiste n'incarne pas ou incarne mal l'aspiration sociale-démocrate rénovée des Français, le MoDem peut servir de parti d'accueil pour une présidentielle, comme les écologistes pour les européennes. Après tout, François Bayrou s'inspire de grands précédents : Jean Jaurès, Léon Blum et François Mitterrand n'ont pas rencontré le socialisme dans leur berceau. Ils l'ont rejoint, ils l'ont rencontré, ils l'ont conquis. Le président du MoDem cherche à les imiter. Il faut donc accepter dès maintenant de l'interpeller sur sa propre stratégie et accepter de vérifier points d'accord et de désaccord. Car François Bayrou est un chef national sans troupes locales. Le PS a des troupes locales à travers son réseau d'élus, il n'a pas de chef national reconnu et crédible. La gauche rassemblée doit elle aussi comprendre cette nécessité si elle espère l'alternance en 2012.

Que peut apporter le socialisme démocratique à la société ? Son rendez-vous avec le peuple sera 2012. La crise sera-t-elle terminée ? Qui peut le prédire ? Ce qui est sûr, c'est une France endettée comme jamais, des déficits publics sans doute abyssaux, un commerce extérieur peu florissant, un chômage toujours haut. Le socialisme démocratique ne pourra se montrer distributeur comme si tout allait bien. S'il se met à épouser toutes les protestations et à accompagner toutes les revendications, il n'aura aucune crédibilité. Les Français ne sont pas stupides. Chacun a compris qu'il faut changer mode de vie et mode de consommation. La mission des sociaux-démocrates est de participer à ce changement en l'accompagnant de la réduction des inégalités. C'est cette nouvelle façon de vivre qu'il nous revient de définir.

Le PS doit donc se donner cet objectif : réduire ces inégalités entre les Français, qu'elles soient de revenus ou de patrimoine, issues du travail ou du capital. C'est un effort qui demandera du courage pour celui ou celle qui portera les couleurs de ce socialisme-là, et de la cohérence dans ses propositions. Cela supposera de s'atteler à la question fiscale pour lui redonner plus de justice. Il ne faudra pas craindre de revoir l'impôt sur les successions, car si un patrimoine prend de la valeur par la seule mécanique du marché et non du travail, il n'est pas anormal que la société s'en trouve bénéficiaire. Il faudra oser dire qu'à part les allocataires des minima sociaux tout le monde doit payer des impôts sur le revenu. Il y va du contrat civique entre les Français. Dans ce cas, les niches fiscales doivent être traquées, les stock-options taxées... L'appât du gain ne peut pas être le seul moteur de la vie, et il y a forcément des limites aux rémunérations des dirigeants. Le travail doit être récompensé, le mérite reconnu, la rente combattue, l'excès d'argent condamné.

Le socialisme démocratique évolue dans la tension entre la liberté et l'égalité. Cette dernière est mise à mal depuis plusieurs années. Si les socialistes ne réduisent pas les inégalités, à quoi servent-ils ? Il ne manque pas de citoyens compétents et intelligents pour diriger le pays en dehors du Parti socialiste. Si un parti, comme structure d'organisation, ne répond pas à ce pour quoi il est fait, il peut mourir, au moins s'étioler, agoniser lentement. Au PS de s'en inquiéter. Lui-même peut disparaître même si le socialisme démocratique restera toujours une aspiration de millions de Français.

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/06/26/pour-le-ps-quatre-defaites-et-un-enterrement-par-bernard-poignant_1211882_3232.html

21 juin 2009

Les Affaires Maritimes en Bretagne

Jean-Yves Le Drian, président du Conseil Régional de Bretagne a fait paraître hier un communiqué de presse dénonçant la suppression de la direction des Affaires maritimes de Bretagne. J'y souscris et je le reproduis :

RENNES/ROAZHON — “Je viens d'apprendre avec stupéfaction que le Gouvernement a décidé de supprimer la Direction des Affaires Maritimes en Bretagne. La première région maritime française, représentant un tiers du littoral français avec plus de 2.700 km de côte, perdrait ainsi totalement la maîtrise de ses affaires maritimes.

“Cette décision invraisemblable revient à nier la nature même de la Bretagne. Pour 75 % des Bretons, la mer est en effet le premier atout de la région : 100.000 emplois en dépendent, et 95 % de la population vit à moins de 60 kilomètres de la côte. Même pour les visiteurs de la Bretagne, c'est bien la mer qui est le plus souvent associée à l'image de notre territoire.”

“Nier la nature maritime de la Bretagne, c'est nier l'évidence. La Bretagne c'est un patrimoine maritime naturel et historique exceptionnel. C'est plus de 40 % de la pêche française. C'est la moitié des inscrits à l'ENIM. C'est la région du nautisme et de la course au large par excellence. C'est le rail d'Ouessant, l'un des passages maritimes le plus fréquenté au monde, avec tout ce que cela implique en terme de sécurité et d'environnement.”

“Pour la Bretagne, la mer c'est aussi l'avenir. Les perspectives d'innovation et de développement dans le domaine maritime sont immenses, dans des secteurs aussi porteurs que l'énergie, les biotechnologies, ou l'alimentation pour ne citer que quelques exemples. En désengageant l'État de notre territoire, le gouvernement montre tout le mépris qu'il ressent à l'égard de l'aspiration des Bretons à vivre et prospérer grâce à la mer et au littoral.”

“Cette décision est d'autant plus incompréhensible que se tient actuellement le Grenelle de la mer. Il était pourtant censé être le lieu de la concertation qui aurait dû aboutir à des propositions pour une nouvelle gouvernance maritime. J'ai bien peur qu'il ne s'agisse une fois de plus que d'une concertation factice et jouée d'avance qui ne servira qu'à cautionner des décisions prises en petit comité par le Gouvernement.”

“La suppression de la Direction des Affaires Maritimes en Bretagne est tout simplement inacceptable pour les Bretons. Je ne veux pas croire que le gouvernement ne puisse pas revenir sur cette décision injuste, méprisante pour les gens de mer, et prise en dépit du bon sens. En tant que Président du Conseil régional, je demande le retrait immédiat de ce projet et la mise en place d'une véritable concertation.”

Jean-Yves Le Drian, président du Conseil régional de Bretagne ■

03 juin 2009

Offre de covoiturage Saint-Brieuc - Strasbourg

Dimanche prochain, le maire de Saint-Brieuc, Bruno Joncour, et son premier adjoint, Alain Cadec seront élus députés européens (1).
Bruno Joncour est maire et conseiller régional.
Alain Cadec est adjoint au maire et conseiller général.
Tous deux devront abandonner un mandat.

A Saint-Brieuc, il faudra réorganiser un peu le conseil.
Bien sûr, il faudra que Bruno Joncour reste conseiller régional et député européen, une voix de la Bretagne en Europe, une voix de l'Europe en Bretagne. Mais pourra-t-il laisser la place de maire à son premier adjoint Alain Cadec ? Ce serait dommage que la seule "grande" ville bretonne avec un maire MoDem passe à l'UMP. Si l'on considère de plus qu'Alain Cadec a été placé par l'Elysée sur la liste UMP pour prendre des voix à son maire de la liste MoDem (rivalité Bayrou/Sarkozy), ce serait une grande vexation pour Bruno Joncour que de le voir prendre sa place à Saint-Brieuc. Donc à un autre adjoint, ou à personne, on ne sait pas. Le plus sain serait sans doute que les deux abandonnent leur mandat municipal.
A Saint-Brieuc comme à Vannes, le MoDem ne s'est pas présenté aux dernières législatives, favorisant ainsi un candidat de l'UMP jugé compatible avec ses idées (Alain Cadec à Saint-Brieuc, François Goulard à Vannes). Mais le temps a passé - le temps passe toujours -et l'union locale en Bretagne a été mise à mal par l'UMP à Paris.
La morale de cette histoire est qu'on ne construit pas de carrière politique en se baladant d'un poste de conseiller général à une élection législative en passant par une mairie, un conseil régional, ou Strasbourg, pour finalement devoir finir par quitter sa ville. Un peu de constance, un peu moins de stratégie parisienne, un peu plus de libertés locales devraient aider les électeurs bretons à faire des choix politiques en conscience, et en toute indépendance. Les arrangements d'hier sont les ennuis d'aujourd'hui.

Bruno Joncour et Alain Cadec prendront-ils le train ensemble pour Strasbourg ? Probablement pas. Mais je peux aller les prendre en voiture à Saint-Brieuc. Nous ferons les 927 kilomètres vers Strasbourg en neuf heures. Et nous évaluerons ensemble si la politique française peut réellement mettre à mal la relation que les Bretons souhaitent conserver avec l'Europe.

Pour terminer, une précision. Les jeux ne sont pas totalement faits.
Pour notre liste "Démocrates pour l'Europe", 15% c'est bon (2 élus) mais 12% c'est moins bon (1 élue).
Alors le 9 mars on vote tous pour Sylvie Goulard et Bruno Joncour.

(1) Les autres élus : Christophe Béchu, Stéphane Le Foll, Sylvie
Goulard, Yannick Jadot, Elisabeth Morin, Isabelle Thomas, Bernadette
Vergnaud

31 mai 2009

vers l'instauration du plus grand pouvoir local possible

Dans le cadre de la campagne pour les élections au Parlement européen, François Bayrou s'est déplacé en Corse et y a tenu, entre autres considérations, des propos qui ne peuvent que réjouir les Bretons :

« Si on ne connaît pas et si on n'aime pas la Corse, alors on ne connaît pas et on n'aime pas la France. Je viens d'un pays où on ne nie pas les identités, on les assume, on les protège, on en est très fiers. Une grande partie des enjeux européens se jouent ici. Je suis partisan de la signature de la Charte des langues et des cultures minoritaires. La Corse protège davantage ses traditions que la France où on assiste plutôt à un effacement des différences ».

François Bayrou ne parle pas d'évolution institutionnelle de la Corse. Dans le cadre européen, ce n'est pas vraiment le sujet : « Les îles de cette partie de la Méditerranée ont besoin d'aides, de protections, d'autonomie, de la possibilité d'assurer leur propre destin. L'île voisine de la Sardaigne montre des chemins à suivre mais aussi à ne pas suivre. Il faut aller vers l'instauration du plus grand pouvoir local possible. Le principe en est simple : tout ce que tu peux faire sur place, fais-le ! ».

C'est moi qui ai souligné les passages qu'on aimerait entendre repris pour le compte de la Bretagne.

http://www.corsematin.com/ra/bastia/192040/bastia-francois-bayrou-partisan-du-plus-grand-pouvoir-local-possible

10 mai 2009

10 mai

Journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage en France.

09 mai 2009

9 mai

Journée de l'Europe

30 avril 2009

ARMOR-MAGZINE du 1er mai 2009

Pierrick Hamon m'a fait part de son article à paraître dans le numéro d'Armor Magazine de demain 1er mai, je crois qu'il pose les bonnes questions :


Elections européennes du 7 juin : une révolution culturelle s’impose.

La Bretagne, avec l’Alsace, a toujours été europhile. C’est un fait parce que les Bretons savent, dans leur majorité, ce que l’Europe signifie pour leurs libertés et leur autonomie, une autonomie aujourd’hui revendiquée au sein de presque tous les grands partis politiques de notre Région, avec plus ou moins d’énergie certes, et avec un nouveau venu : le Parti Breton.
Force est néanmoins de relever que certaines listes ont bizarrement mis en avant des Eurosceptiques militants. Ainsi la Bretagne est elle paradoxalement représentée sur la liste socialiste par Isabelle Thomas qui s’était faite remarquée aux cotés de Jean-Luc Mélenchon, par un activisme noniste au dernier referendum européen. C’est pourtant elle qui été choisie par les instances nationales du PS contre l’avis du BREIS et au détriment de Roselyne Lefrancois, députée sortante et militante européenne de longue date. Certes Yannick Vaugrenard, élu de Loire Atlantique, qui est considéré comme le plus assidu des parlementaires français à Strasbourg, sauve l’honneur avec Bernadette Vergniaud, tête de liste socialiste et représentante de Poitou Charentes, connue pour son efficacité au Parlement européen. Mais le vice-président des PDL n’est qu’en 4ème place...
Les Eurodéputés français ne cessent de réclamer publiquement une Europe plus proche des citoyens, mais ils brillent en même temps par leurs absences, même s’ils sont en progrès, comme les membres du Comité des Régions. Les exceptions (Bernard Poignant, Ambroise Guellec,…) ne font que confirmer le constat. Le cumul des mandats, spécificité typiquement française, explique pour une part cette situation – encore qu’un mandat local puisse avoir quelque utilité européenne – mais ce qui est en cause c’est cette impossibilité quasi-culturelle de considérer le fonctionnement des institutions de l’Union autrement qu’à la manière de notre système vertical jacobin. Les Politiques réagissent, il est vrai, comme nombre de nos concitoyens français souvent plus disposés à revendiquer – en général d’ailleurs une fois que les décisions sont prises et quand il est trop tard - au lieu d’agir en amont quand il est encore temps. Les plus critiques sont justement ceux qui se font remarqués par leur absentéisme. Ainsi, selon le mensuel L’Express, Philippe de Villiers et Marine Le Pen, « sont bons derniers de la classe ». Le discours incantatoire l’emporte donc sur le pragmatisme, et pas seulement à l’extrême gauche. Ainsi Olivier Besancenot ne craint pas d’affirmer qu’aller au Parlement européen, lui qui a été l’Assistant parlementaire d’Alain Krivine, « cela l’enm…. »*. La recherche d’efficacité qui passe parfois par la nécessité de trouver des consensus est certes « plus difficile  à vendre » dans notre culture politico-médiatico-démagogique. Et le lobbying a encore mauvaise presse en France, ou alors il se doit d’être caché : bonjour la démocratie !.
Strasbourg est encore trop souvent considéré comme un sas pour accéder à des fonctions politiques parisiennes, voire, un peu comme au Conseil Economique et Social, comme une session de rattrapage ou une récompense. Le mode de désignation des candidats socialistes vient d’en faire la preuve, mais il n’est pas le seul ! A peine élus, beaucoup d’Eurodéputés n’ont qu’un rêve : partir ! « Sur 78 eurodéputés français, 32 étaient candidats aux dernières législatives. En Allemagne, aucun des 99 n’était partant pour le Bundestag. Pour nous Français, c’est un placard ; pour les autres , c’est un vivier »* : CQFD !
Nombre de parlementaires européens français se plaignent de leurs difficultés à exister en rejetant la faute sur le désintérêt des médias… Daniel Cohn-Bendit a bien montré que c’est faux – enfin presque - lui qui n’en a pas souffert en élargisant pourtant son action parlementaire à une approche qui ne soit pas limitativement franco-française. Une seule liste, il faut bien le reconnaître, porte le nom d’Europe : celle des Verts. Le MODEM qui, avec Bruno Joncour, fait une belle percée en Bretagne, confirmera-t-il avec Sylvie Goulard, belle-soeur du maire de Vannes ? Le Parti socialiste, emmené par Bernadette Vergniaud, pourra-t-il dépasser ses propres contradictions ? Christophe Béchu, le jeune et dynamique président UMP du Conseil Général du …Maine et Loire, pourra-t-il faire passer son ambition clairement europhile auprès des électeurs bretons ? Mais une dernière question demeure néanmoins et la plus importante sans doute : les 72 eurodéputés français* qui seront élus, dont 9 pour l’Ouest, sauront ils faire leur révolution culturelle girondine et donc …vraiment européenne ? ou assisterons nous à une élection franchouillarde de plus ? Aux électeurs bretons d’en décider le 7 juin. A suivre … de près, de très près. Pierrick Hamon
*Le député G ONESTA, cité par Le Nouvel Observateur 26 mars 2009. *contre 78 en 2004

06 avril 2009

L'Europe, l'Amérique et la Turquie...

Je n'écris plus, d'autres le font si bien :

La Turquie, nouveau membre des États-Unis d'Amérique ?

Après le G20, l'OTAN et la République Tchèque, Barack Obama se rend en Turquie. Alors que la visite en République Tchèque se justifiait par la présidence actuelle de l'Union Européenne, celle en Turquie se fait en mettant en avant l'importance de ce pays comme pays musulman allié des États-Unis. La spécificité est donc telle qu'elle justifie un arrêt de la part du Président américain, qui jusque-là les distribue de façon méticuleuse. Celui-ci a pris le relais de ses prédécesseurs en souhaitant publiquement que la Turquie intègre l'Union Européenne. Le but serait de rechercher une plus grande coopération avec les pays musulmans, et l'entrée de la Turquie irait, selon lui, dans ce sens. Sur ce point, il est donc totalement sur la même ligne que George Bush. Ce qui est frappant, c'est que dans leur idée, l'Union Européenne semble ne consister qu'en un ensemble destiné à se courber dans tous les sens pour régler les questions stratégiques qu'affrontent les États-Unis. Ils ne semblent pas prendre beaucoup de précautions pour éviter l'ingérence dans les affaires européennes. Quel chef d'État européen irait se prononcer publiquement sur des enjeux institutionnels américains, comme par exemple, le fait que les habitants de la capitale Washington n'ont pas d'élus capable de voter au Congrès américain ?

L'offensive américaine en faveur de l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne intervient en outre juste après une séquence assez troublante qui s'est joué au sommet de l'OTAN à Strasbourg. Alors que tous les autres pays soutenaient la candidature du Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, au poste de secrétaire général de l'OTAN, la Turquie a bloqué ce choix, notamment car celui-ci ne s'était pas opposé à la publication de caricatures de Mahomet dans un journal de son pays. En ne soutenant pas la liberté d'expression, la Turquie s'est naturellement retrouvée isolée. Hier, elle a fini par donner son accord sur le nom de Rasmussen, en précisant que Barack Obama lui avait donné des "garanties". Et aujourd'hui, la presse turque triomphe, présentant la Turquie comme la grande gagnante du sommet. Des trophées sont présentées, sous la forme de concessions sur la question chypriote ainsi que la nomination à venir d'un secrétaire général adjoint turque à l'OTAN, une revendication lointaine. Le fait que cette alliance militaire serve de théâtre à des épreuves de force entre membres sur fond de questions doctrinales religieuses peut paraître inquiétant.

Mais il existe une solution pour que le lien avec la Turquie soit renforcé de la façon considérée par l'administration américaine sans qu'elle n'adhère à l'Union Européenne. Il faudrait en fait qu'elle devienne membre des Etats-Unis d'Amérique. L'idée peut paraître farfelue, et les objections ne manqueraient pas. Pourtant, ces objections sont en fait les mêmes que celles que la candidature à l'Union Européenne affronte. Et au moins, les dirigeants américains seraient plus enthousiastes que ne le sont les dirigeants européens : la coopération entre l'occident et le monde musulman serait très forte si la Turquie appartenait aux États-Unis.

Alors bien sûr, la Turquie n'est pas en Amérique. Mais elle n'est pas en Europe non plus, et pourtant, il faudrait qu'elle l'intègre quand même.
Evidemment, la très importante population turque déséquilibrerait le débat politique américain. Mais ce serait la même chose pour l'Europe.
La population américaine verrait certainement d'un mauvais oeil une telle candidature sortant de nulle part. Comme la population européenne en fait.
On pourrait se dire qu'il revient aux Américains de déterminer qui fait partie de leur union. Mais visiblement, les Américains ne se privent pas de se mêler des questions européennes.

Si les États-Unis prêchent l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, ce doit donc être car les raisons qui excluent cette adhésion ne les gêneraient pas. Ils devraient donc en tirer les conclusions, en proposant eux-mêmes à la Turquie d'intégrer leur fédération. L'idée n'est, après tout, pas plus absurde qu'une candidature à un groupe européen.

http://xerbias.free.fr/blog/index.php/2009/04/05/411-la-turquie-nouveau-membre-des-etats-unis-d-amerique

01 avril 2009

Néo-colonialisme

Un billet de Lolik sur la départementalisation de Mayotte qui résume à peu près ce que je pense, au milieu de l'incroyable silence qui a entouré ce hold-up, contre les prises de position officielles de l'ONU et de l'OUA.


Y-a-t-il de l'uranium à Mayotte ?

Les mahorais ont été consultés par referendum sur la transformation de leur collectivité en DOM et c’est à plus de 92%, qu’ils viennent, sans surprise, d’y répondre oui. Outre l’amour que cette île voue à la France, (l’ile a déjà voté en 1974 au referendum d’autodétermination pour rester française, alors que les autres îles des Comores ont opté pour l’indépendance), pourquoi ce choix ?

Les Comores font partie des pays les plus pauvres du monde, alors que Mayotte, en tant que collectivité départementale française, bénéficie d'un niveau de vie plus élevé garanti par la « mère patrie » française. Tous les partis ont donc fait campagne pour le oui, vote qui devrait ouvrir la voie à quelques réformes dont les mahorais pourraient espérer quelques bénéfices : le revenu de solidarité active, l'allocation de parent isolé et l'allocation de solidarité spécifique seront mis en place à compter de 2012. Leur niveau sera fixé à environ le quart de ce qu'ils représentent en métropole pour être augmentés progressivement pendant environ 20 années jusqu'à l'égalité. Il est prévu, en autres, un plan de revalorisation des prestations pour les adultes handicapés et les personnes âgées, l’arrivée d’une allocation de logement social et des assurances sociales (maladie, retraite, accidents de travail...).

Plutôt que de bons sentiments, n’est-ce pas le colonialisme qui frappe encore une fois ? Un colonialisme accepté d’ailleurs par la population mahoraise. C’est en tout cas ce que pensent les Comoriens du voisinage : à Moroni, le porte-parole du comité Maoré a déclaré que « le développement des Comores ne sera jamais assuré aussi longtemps que Mayotte restera sous administration française » et pour faire bonne mesure, un drapeau français ainsi que le portrait de N.Sarkozy ont été brulés. Ils ne sont pas les seuls, à voir d’un mauvais œil, cette mauvaise fréquentation : les Nations Unies condamnent (la résolution 3385 du 12 novembre 1975 affirme « la nécessité de respecter l'unité et l'intégrité territoriale de l'archipel des Comores, composées des îles d'Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte et de Mohéli »), ainsi que l'Union africaine.

Au final, on peut réellement se demander si Mayotte n’est pas en train de se tirer une balle dans le pied…comme l'a mis en lumière la grève en Guadeloupe, conséquence directe des ravages de l’assistanat qui en fait une économie d’hyperconsommation sans aucune activité de production. L’artificialité d’un niveau de vie plus élevé assuré par les transferts en provenance de la métropole va créer des distorsions avec les pays alentours. Cela empêchera Mayotte de s’insérer dans son environnement géo-économie proche, de commercer avec ses voisins et donc de développer sa propre économie, ses propres activités et donc sa propre richesse. Et dans 40 ans, on aura un LKP mahorais qui manifestera contre la profitasayon. L’histoire est quasiment écrite…Pourquoi personne ne tire jamais les conséquences des erreurs déjà faites ?

En plus de ce problème économique qui va condamner les mahorais à vivre de l’assistanat, ce changement de statut ne va pas sans poser quelques petits problèmes liés à la situation de l’île : sur les 26 000 reconduites à la frontière de 2008, 16 000 concernaient Mayotte et encore aujourd’hui un habitant sur quatre est en situation irrégulière, d’ailleurs l’état civil est quasiment inexistant et les 2/3 de la population se déclarent sans emploi. La justice est rendue par des « cadis » (juges musulmans qui appliquent le droit local) puisque la population est à 95% de religion musulmane, la polygamie y est de droit, le mariage des filles est autorisé à 15 ans et elles sont aidées à y répondre favorablement par un tuteur patrimonial et les successions y sont régies par la règle des 2/3 aux garçons, 1/3 aux filles…

D’ailleurs ces juges ont y sont opposés : «La France est un pays laïc. Or, l’islam est une religion qui se vit au quotidien. Ces deux notions sont inconciliables. » J’en finis par me demander s’il n’y a pas d’uranium à Mayotte ! Ce qui expliquera pourquoi le gouvernement veut départementaliser cette île. Et si tel n’était pas le cas, je me demande s’il ne serait pas opportun, au moment où nos finances publiques menacent d'exploser tous les records, de demander aux français de se prononcer sur l’extension de leur territoire à une île que rien ne rapproche ; extension que les contribuables devront financer et qui mériterait donc une consultation pour s’assurer que Mayotte est aussi chère au cœur des français qu’elle semble l’être aux 92% d’électeurs locaux. Puisque les mahorais, eux ont eu droit à l’autodétermination, nous aussi nous aimerions nous prononcer par referendum.

http://lolik.hautetfort.com/archive/2009/03/30/y-a-t-il-de-l-uranium-a-mayotte.html

31 mars 2009

Débat sur les élections européennes à Vannes le 3 avril

Un débat sur l'Europe avec six têtes de listes

Il est programmé vendredi 3 avril, à 18 h 30, à l'IUT de Vannes (entrée libre). À l'origine de cette soirée :la Maison de l'Europe du Morbihan et sa présidente, Armelle Séité-Salaün.

Entretien

Qui sera présent, vendredi soir, à l'IUT de Vannes ?

Nous aurons du beau monde. Nous accueillerons, tout d'abord, trois députés européens sortants : Ambroise Guellec (UMP), Bernard Poignant (PS) et Alain Lipietz (Europe écologie).
En ce qui concerne les candidats, seront présents : Christophe Béchu (UMP), Sylvie Goulard (Modem), Bernadette Vergnaud (PS), Yannick Jadot (Europe écologie), Émile Granville (Parti breton) et Valérie Hamon (Lutte ouvrière).
De toutes les Maisons de l'Europe, en France, nous sommes la seule à organiser une telle soirée. C'est une chance d'avoir obtenu l'accord de six têtes de liste. Nous n'avons pas invité l'extrême droite.

Sur quels thèmes portera ce débat ?

Nous parlerons, bien évidemment, du Parlement européen, de ses missions et de ses pouvoirs. Nous demanderons aussi à chaque candidat ce qu'il compte faire une fois qu'il sera élu, dans quel groupe il siégera.

On abordera également la crise économique et financière, ainsi que la Politique agricole commune et l'Europe de la défense. Nous demanderons, par ailleurs, à chaque intervenant comment il composera sa propre liste pour les élections du 7 juin.

Pensez-vous que les élections européennes intéressent les Morbihannais ?

L'un des objectifs de cette soirée sera, précisément, de lutter contre l'abstention. Le scrutin du dimanche 7 juin est important. Les enjeux de cette élection sont réels. Quelle Europe voulons-nous pour demain ?
Nous ne demanderons pas aux hommes et femmes politiques présents de nous communiquer leur profession de foi pour l'élection. Nous souhaitons plutôt qu'un vrai débat s'instaure entre eux, entre les pro-Europe et les Eurosceptiques.

Et après ce débat, prévoyez-vous d'autres rendez-vous ?


Le lundi 27 avril, nous formerons 93 maires morbihannais, nouvellement élus, à la gestion des fonds européens. Le lendemain, une experte auprès de la Commission européenne viendra parler de l'Europe et de l'éducation, dans les locaux de l'IUT de Vannes.
Toujours à Vannes, le lundi 4 mai, ce sera au tour de Michel Rocard, ancien Premier ministre de François Mitterrand, de venir nous parler des enjeux des élections européennes.
Les mois suivants, nous espérons pouvoir recevoir Daniel Cohn-Bendit, ainsi que l'ambassadeur de Tchéquie en France. Ce dernier viendra nous parler de la présidence tchèque de l'Europe.
D'ici là, le samedi 9 mai, en lien avec la mairie de Vannes et le conseil municipal des jeunes, nous organiserons une fête de l'Europe au château de l'Hermine. Au programme : quizz européen, exposition, chants européens.

Recueilli par Yves-Marie ROBIN.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Un-debat-sur-l-Europe-avec-six-tetes-de-liste-_40731-879335------56260-add_actu.Htm

30 mars 2009

Les 12 engagements européens du Mouvement démocrate

Lors de la Convention thématique européenne du dimanche 29 mars, François Bayrou a présenté les 12 engagements européens du Mouvement Démocrate.


1 - L’union de l’Europe, maintenant, plus de doutes possibles.

Dans l’histoire de l’humanité, jamais de peuples libres n’ont choisi de se rapprocher pour relever ensemble les défis de leur temps. C’est l’entreprise historique la plus pacifique et la plus novatrice de tous les temps. Mais comme toutes les constructions humaines, après des succès impressionnants, il est arrivé à l’idéal européen de s’émousser et d’être un sujet de désillusion. Parfois, les peuples ont douté, beaucoup, ou un peu. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. La crise prouve que le chacun pour soi rend impuissant. En revanche, ensemble, on peut agir. L’euro a résisté à la crise et nous a évité les catastrophiques dévaluations d’autrefois. Où en serions-nous si l’euro n’avait pas existé ?
Nous proposons une réponse coordonnée de l’Union européenne à la crise, avec un grand emprunt européen de 3 pour cent du PIB, destiné, en particulier, à aider les PME à préparer l’avenir. Nous proposons que les grandes politiques de lutte contre la crise, par exemple, le plan automobile, fassent l’objet d’une démarche concertée et coopérative des Etats de l’Union, en tous cas de la zone euro.


2 - L’Europe, ce n’est pas seulement une économie, c’est un projet de société, des valeurs humanistes.

Ceux qui ont voulu limiter l’union de l’Europe à un marché ont trahi l’idéal européen. L’Europe ne peut pas se résumer à la défense de la concurrence en tous domaines et sur tous sujets. Pour nous, démocrates français et européens, l’exigence sociale, civique et écologique doit servir de point de repère. Ce sont les valeurs de l’humanisme européen qui doivent maintenant être défendues, notamment dans nos relations avec les autres puissances mondiales.
Nous proposons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au même niveau que la concurrence.


3 - En Europe, la compétition doit être rendue équitable.

Nous ne pouvons pas continuer à imposer à nos entreprises, à nos agriculteurs, des normes légitimes et justes, par exemple en matière d’environnement, et accepter qu’entrent chez nous des produits qui ne les respectent pas.
Nous demandons l’équité : les produits qui entrent en Europe doivent être soumis aux mêmes règles que ceux que nous fabriquons chez nous et l’Europe doit les aider à y parvenir.


4 - L’Europe, affaire de citoyens.

Les gouvernants de nos paus et les dirigeants européens préparent toutes les décisions entre eux, dans le secret, sans que nul en soit informé. Des choix très importants, qui nous concernent tous, sont ainsi décidés. Cela ne doit plus être accepté par les peuples. Pour nous, toutes les décisions qui concernent l’avenir des citoyens européens doivent être prises en pleine lumière : c’est aussi notre affaire de citoyens.
Nous proposons que les délibérations des gouvernements, au sein du conseil, soient publiques, télévisées, ou diffusées sur internet. Nous proposons que toute préparation de décision de l’Union soit annoncée aux citoyens, sauf urgence, trois mois avant d’être prises, par voie de presse, de manière qu’ils puissent donner leur avis et saisir leurs députés européens.


5 - L’Europe ne peut pas organiser la concurrence sauvage des Etats européens entre eux.

Elle doit, au contraire, les conduire à la coopération. Depuis des années, chaque pays essaie de marquer des points contre les autres. C’est une démarche vouée à l’échec et qui conduit à une impasse.
Nous proposons que soit mis en place une harmonisation fiscale qui permette une coopération et non pas des politiques de dumping qui visent à voler les entreprises des uns pour les installer chez les autres.


6 - Le savoir et la connaissance priorités de l’Europe.

Nos pays développés savent désormais que la mondialisation donnera la victoire aux mieux formés, à ceux qui maîtriseront le mieux les découvertes scientifiques et les nouvelles technologies.
Nous proposons un doublement progressif du budget européen pour la recherche et, en liaison avec les Etats membres de l’Union, une aide efficace au dépôt de brevets.


7 - Pour que l’Europe agisse dans des domaines aussi importants que la recherche, il lui faut des moyens réels.

Un budget limité à 1 pour cent de la production annuelle, c’est infiniment trop bas. D’autant que ce budget est utilisé pour la moitié par la politique agricole (essentielle).
Nous proposons un budget européen dont le volume serait décidé par le parlement européen et alimenté par un impôt unique sur l’ensemble des pays de l’Union, par exemple un prélèvement sur les transactions bancaires et boursières.


8 - L’Europe, zone de sécurité.

En Europe, il n’y a pas de frontières pour les réseaux de criminels ou pour les mafias, mais policiers et juges sont eux, arrêtés par les frontières. La partie n’est pas égale et tous les trafics, y compris de drogue et d’êtres humains, en profitent de jour en jour davantage.
Nous proposons un procureur européen avec autorité sur les polices et les autorités de poursuite de chacun de nos pays.


9 - La responsabilité de l’Europe en matière de politique agricole est plus importante que jamais.

En cette matière si sensible, qui touche à notre alimentation, à notre environnement, à notre paysage, à l’avenir de l’espèce humaine, notre approche ne peut pas être seulement de marché.
Nous défendrons une politique européenne d’agriculture de qualité qui visera à la fois la sécurité alimentaire de l’Europe, l’exigence environnementale, et le maintien d’un vrai tissu d’exploitations agricoles de taille humaine.


10 - Aucun des progrès nécessaires de l’Europe ne pourra se faire sans volonté politique.

L’organisation à 27 est souvent paralysante, les discussions sont interminables, il n’en sort rien. Plus la crise avancera, plus le monde deviendra incertain, plus il nous faudra coopérer pour avancer.
Nous défendrons l’idée d’une avant-garde européenne, qui sera capable de faire bouger les choses. Pour nous, c’est la zone euro, les seize pays qui ont une monnaie unique en partage qui doivent former cette avant-garde. Libre aux autres pays de les rejoindre pour renforcer l’ensemble.


11 - Il faut convaincre les Européens que l’Europe n’écrase pas leur identité, au contraire qu’elle la garantit.

Pour nous, Français, la Nation est un bien commun. La langue française, la création culturelle sont protégées : elles doivent l’être encore plus efficacement. Les régions sont une richesse de l’Europe, elles doivent être mises en valeur, avec leur langue et leur culture. L’Europe est un vivier d’identités et de cultures.
Nous défendrons l’Europe qui garantit les identités, les modes de vie, les langues et les cultures sur son sol et dans le monde.


12 - L’immigration est la partie visible du plus grand drame de l’humanité : le sous-développement et la pauvreté.

Comme ils ne peuvent plus vivre chez eux, les immigrés prennent tous les risques pour passer nos frontières. Seule une politique d’ensemble, associant tous les pays européens, pourra répondre à ce drame. Mais la vraie réponse, la seule qui compte, c’est le développement.
Pour nous, il faut mettre un terme aux politiques de pillage et de corruption du tiers-monde que nous appelons le monde abandonné. Il faut protéger leurs marchés, leur permettre de produire ce qu’ils mangent et de fabriquer ce qu’ils consomment, et cesser de piller leurs matières premières. Pour cela, la lutte contre les paradis fiscaux qui abritent l’argent de la corruption est un impératif. Nous proposons qu’on ne reconnaisse plus en Europe, les contrats signés avec les paradis fiscaux.


François Bayrou
Mars 2009

18 mars 2009

Un humanisme intransigeant

François Bayrou était hier à Saint-Brieuc, dans le cadre de son «Tour de France à la rencontre des Français».

Officiellement, ce dixième déplacement du président du MoDem, avait pour thème «Lehandicap», un sujet sur lequel il s'est entretenu, une partie de l'après-midi, avec des parents, des éducateurs et des pensionnaires de l'Institut médico-éducatif du Valais. Mais ce déplacement en Bretagne constituait aussi pour le président du MoDem, le lancement de la campagne des européennes dans la région Ouest. François Bayrou est d'ailleurs arrivé en gare de Saint-Brieuc accompagné de Sylvie Goulard, qui mènera la liste en compagnie de Bruno Joncour. Le duo qu'il a réuni lui paraît «des plus réussis». «Sylvie est une combattante, elle dispose d'une solide expérience, elle est actuellement la présidente du mouvement européen pour la France. D'emblée elle sera entendue à Bruxelles», affirme le leader du MoDem. Et quand on lui fait remarquer qu'à la pointe ouest, sa candidate manque pour l'instant d'ancrage local, François Bayrou est ravi de répondre «que Bruno Joncour sera justement le trait d'union nécessaire». Sylvie Goulard, elle aussi, balaie la remarque. «Certes, je suis originaire du Sud mais, par mon mari (c'est le jeune frère de François Goulard), j'ai de solides attaches bretonnes». «C'est d'ailleurs pour moi un honneur de m'engager dans une région qui est une terre de tradition européenne», ajoute-t-elle en mettant en avant le oui que la Bretagne a en son temps accordé à Maastricht. «Ces deux candidats ont aussi, à mes yeux, une autre grande qualité, souligne François Bayrou.Tous deux militent pour un humanisme intransigeant. C'est une valeur essentielle dans mon projet à un moment où l'on oublie trop l'homme pour le profit. Avec eux, les Bretons sont assurés de trouver un bulletin de vote impossible à ignorer». Hier à Saint-Brieuc, François Bayrou était déjà en campagne.

* Patrick Le Nen


http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/modem-bayrou-a-lance-sa-campagne-europeenne-17-03-2009-293616.php

17 mars 2009

L'électorat catholique du grand ouest...


Bayrou ennemi public numéro 1


Impuissant face à la crise, le Président se réconforte en songeant à sa stratégie pour se faire réélire en 2012. Avec, en ligne de mire, François Bayrou, jugé le plus dangereux candidat de deuxième tour à l'Elysée.
Le Figaro n’a jamais autant collé aux basques de l’extrême gauche. Au point de faire sa une un lundi matin sur Olivier Besancenot en dehors de toute actualité. En revanche, François Bayrou a beau virevolter, ferrailler, accuser, pointer, dénoncer le pouvoir personnel, le retour à l’ORTF, et la République des copains et les coquins, il ne recueille que silence et mépris de la part des pittbull de la sarkozie, qui, tel Lefvèbvre ce matin sur Europe 1, préfère traiter Fabius de rapace que de prononcer le signifiant maudit du Béarnais.
Quant au Figaro, il traite Bayrou « à la verticale », comme on dit dans les bureaux. Au mieux une brève…. Cette omission ne relève pas du hasard : ceux qui aiment Sarko sont priés de faire silence sur ce qui l’obsède. Sauf Alain Minc, qui, lui a sorti la Grosse Berha, traitant le patron du Modem de «Le Pen light» , dans la lignée de Maurras, Barres et même Pétain ! Mais si Kouchner peut traiter Pierre Péan d'antisémite, pourquoi se priver de qualifier Bayrou de pétainiste ?
Simple division du travail en réalité : on sait bien que le public naturel d'Alain Minc est confiné aux milieux intellectuels. En les alertant sur la nature soi-disant maurassienne du leader du Modem, l'homme qui souffle dans l'oreille des patrons s'essaie à une pédagogie ciblée tandis que les médias de masse font, eux, silence sur l'opposant numéro 1 à Sarkozy.

2012, comme retour à la politique

Car pendant que le quotidien conservateur cible le facteur, le Président, lui, pense à François Bayrou. S’il n’est guère encombré par ses convictions, le Président est passionné par la joute électorale. Que la crise lui apporte un trop plein de contrariétés, et révèle son impuissance à en contrecarrer les effets, que les bourdes de ses proches – comme la fuite involontaire de Carla Bruni informant des journalistes de son escapade mexicaine avec son mari dès le jeudi 5 mars – provoquent des revers médiatiques, et notre homme, avec son mental d’adolescent éternel (ou attardé, comme l’on voudra), se replie volontiers sur des perspectives plus souriantes, ou en tout cas, sur lesquelles il a l’impression d’avoir meilleure prise. L’échéance présidentielle de 2012 en fait partie et Nicolas Sarkozy a lui-même fait « fuiter » sa nouvelle obsession lors d’un déjeuner d’urbanistes et d’architectes, comme le racontait Libération du 16 mars.
Fin observateur (et sans doute admirateur) de François Mitterrand, le Président a compris que le temps et la maîtrise de l’agenda étaient les deux points fort du magistère élyséen. D’où sa propension à souffler le chaud ou le froid sur ses intentions concernant 2012, un peu comme son prédécesseur le fit avant 1988.

«Royal candidate idéale»

Après avoir, des mois durant, laissé entendre qu’il aurait peut-être mieux à faire qu’à replonger, le Président fait connaître une intention contraire. Elle est, sans doute, plus sincère que la précédente. La preuve ? Evoquant le sujet avec quelques barons « prochissimes » (parmi lesquels Brice Hortefeux et Xavier Bertrand) dans des cénacles ultra-confidentiels, le « Résident de la République » (hommage à Bashung) est convenu de ce que François Bayrou était son adversaire le plus dangereux pour le second tour de l’élection présidentielle. Ce qu’un Dominique Paillé, porte parole de l’UMP traduit à sa façon en souhaitant à son Président d’avoir à affronter Ségolène Royal qui, dit-il, « a fait la démonstration de son incapacité à gagner une élection présidentielle ». Du côté de l’Elysée et de l’UMP, on vante aussi sa pensée « peu structurée » et son « aptitude à la division » qui en font « une candidate idéale ».
Officiellement, Dominique Paillé en a, bien entendu, tout autant au service de François Bayrou, qu’il estime incapable de résoudre son équation politique : soit il s’allie à la gauche et perdra faute de recueillir les suffrages de l’extrême gauche ; soit il ne le fait pas mais n’a, dans ce cas, aucune chance de conquérir la majorité.
Mais l’analyse, aussi vieille que la droite française, ne convainc guère : pour le moment, ni la droite ni la gauche ne se sont avérées capables d’étouffer sa troisième voie. Au contraire, c’est lui qui s’est montré, depuis mai 2007, l’opposant le plus pugnace à la politique du gouvernement, multipliant les critiques et les angles d'attaque là où le PS restait souvent silencieux. Bien sûr, tout dépendra de sa capacité à crédibiliser ses idées et ses propositions sur la crise, sujet sur lequel il souffre d'un handicap certain, le Modem n'ayant jamais brillé par l'originalité de ses idées sur le plan économique. Mais depuis mai 2007, il faut bien reconnaître que François Bayrou n'a fait qu'accroître son audience et sa dimension « gaullienne ».

Reconquérir l'électorat catholique

Comment, donc, contrer Bayrou ? En l’invitant à rejoindre un « gouvernement d’union nationale » ? Le pari est risqué, mais, estiment certains sarkozystes, jouable en cas d'aggravation de la crise. En le tuant ? Oui mais comment ? Le mieux, songent les stratèges sarkozystes, est encore de lui ravir ses électeurs « naturels », et notamment l’électorat catholique du Grand Ouest. D’où l’avis de recherche lancé à l’Elysée pour trouver une politique d'origine catholique, plutôt centriste, de fibre sociale, dynamique et capable de se lancer dans guerre de reconquête en direction de ces électeurs. Christine Boutin est un handicap en regard de cet électorat, regrettent certains. « L'électorat du Grand Ouest se déplace à gauche depuis quinze ans. Ça a commencé par les villes, et le mouvement touche maintenant les campagnes», analyse avec quelque pertinence, Dominique Paillé.
C’est peut-être avec cette arrière-pensée que l'on a proposé « la botte », en l’occurrence une troisième place sur la liste Ouest de l’UMP à Bruno Joncourt, lequel a décliné, jugeant peut-être plus sûre la deuxième place offerte par le Modem. Dans le même ordre d’idée, Pierre Méhaignerie n’a pas été mal accueilli lorsqu’il a averti le Château de sa saillie contre les injustices provoquées par le bouclier fiscal.
La chasse au catho de gauche est donc ouverte, qui requiert sa part de social de générosité, également utile, pense-t-on à l'Elysée, pour recoller avec l'électorat populaire du Grand Est subtilisé à Le Pen en 2007. Oui mais alors, l'escapade mexicaine était-elle indispensable pour ouvrir ce nouveau front ?

Mardi 17 Mars 2009 - 07:02
Philippe Cohen
http://www.marianne2.fr/Bayrou-ennemi-public-numero-1_a177216.html

10 mars 2009

cantons, départements et conseillers généraux...

Lundi 09 Mars 2009

TRIBUNE LIBRE.

Commission Balladur : l'adieu au canton rural

Le débat sur le rapport Balladur s'annonce animé. Les défenseurs de la ruralité seront attentifs à certaines mesures. Non pas à celles qui concernent les limites des régions et leur nombre. Que deviendront-elles ? On verra. Le Grand Paris ? Les métropoles ? Laissons les citadins débroussailler la question et occupons-nous de nos affaires. C'est-à-dire de la coexistence Conseil régional-Conseil général, c'est-à-dire de la disparition du Conseil général et donc du canton. J'avais soulevé la question dès 1988 dans « La Vie quotidienne des élus » (Hachette) et plus récemment dans « Les Nouvelles Ruralités » (Éditions Sud Ouest, 2001). J'avais alors essayé de démontrer qu'il faudrait forcément simplifier un jour, comme je l'avais préconisé à Paris dans un rapport du Conseil économique et social (Rapport Brunet-Lechenault, juillet 2000).

On ne peut tordre le nez devant une réforme que l'on réclame depuis plus de dix ans. De bons esprits, notamment à gauche, la demandent avec constance. Le rapport Mauroy posait le problème et son auteur déclarait à « Sud Ouest » en septembre 2000 : « Pour les cantons, il suffit de regarder les chiffres pour constater la disparité de leur population ; c'est un archaïsme qu'il faut surmonter. » Dès janvier 2000, le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur parle déjà, dans « Gestion locale », de faire désigner un jour les conseillers généraux par les Communautés de communes. On progresse. Le 22 février 2002, Christian Blanc, alors rocardien, déclare dans « Le Nouvel Économiste » : « Le département est un vestige de notre histoire. Il n'a plus de raison d'être dès l'instant que les communautés urbaines et rurales existent. »

Encore un petit effort. Dominique Strauss-Khan écrit en 2002 dans « La Flamme et la Cendre » (Grasset) : « Ma conviction est que nous n'échapperons pas... à la disparition des départements, compensée par la montée en puissance des regroupements intercommunaux. » La liste est longue, preuves en mains, de ceux qui veulent supprimer un niveau du fameux mille-feuille. De François Bayrou à Noël Mamère et d'Arnaud Montebourg à Jean-François Kahn en passant par François Rebsamen et Jacques Attali, chacun veut simplifier, et toujours aux dépens du Conseil général actuel. La région, elle, n'est pas remise en cause. L'intercommunalité non plus. Bien au contraire.

On le voit, Balladur n'est pas seul. Mais les adversaires se mobilisent, certains par conviction, certains par calcul politique, certains pour survivre. Ils défendent le mille-feuille, les cantons scandaleusement inégaux, le chevauchement inutile conseiller général-président de Communauté de communes, et une « proximité » prétendument menacée, comme si le fait de supprimer les cantons entraînait la disparition des crèches, des collèges ou de certaines routes ! Ils crient au feu et mélangent suppression des Conseils généraux et suppression des départements, ce qui n'est pas la même chose. Il n'est pas question de faire disparaître ces derniers en tant que circonscription administrative, ni les préfets, ni les plaques minéralogiques auxquels les Français se disent attachés.

Les défenseurs de la ruralité verront dans le renforcement largement souhaité des Régions la possibilité de mener des politiques équitables en faveur des petites communes désormais sous l'aile protectrice des présidents élus de véritables intercommunalités - c'est-à-dire peuplées au moins de 10 000 habitants. La définition clairement précisée des compétences des futurs conseillers territoriaux siégeant à Bordeaux pour l'essentiel et à Périgueux ou à Pau pour les affaires sociales (qui pourraient rester départementales) permettrait d'entrer dans le XXIe siècle. Le sondage paru dans « Sud Ouest » le 28 février dernier indique que 56 % des Aquitains approuvent la fusion des deux institutions aujourd'hui concurrentes. Ils estiment donc que le monde rural a droit à s'adapter et à bénéficier de structures enfin transparentes, lisibles et efficaces.

Les cantons ruraux, cadres traditionnels de la vie politique, qui ont apporté leurs joies et leurs peines aux élus de la France profonde pendant plus de deux siècles, ont accompli leur mission historique. Leur métamorphose en de puissantes intercommunalités garantira l'avenir des villages.

gérard fayolle

Ancien maire et conseiller général du bugue (dordogne)



http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/523827/mil/4260231.html

07 mars 2009

Egales ou différentes ?

Quelques personnes, dont Patricia, m'ont demandé de m'exprimer à l'occasion de la journée des femmes. Je m'exécute, en prenant le risque de décevoir, mais c'est le défi que j'ai relevé en reprenant ce blog : j'ai décidé de ne plus me taire prudemment sur les sujets épineux, j'ai décidé d'assumer ce que je pense, quitte à le soumettre à la discussion et à accepter d'évoluer. Mais je rejette par dessus tout ce "politiquement correct" qui est de mise dans tous les domaines aujourd'hui.
Je n'aime pas trop le principe des journées accordées à une grande cause car la solidarité devrait être de tous les jours, même s'il est évident que c'est l'occasion pour certaines maladies de faire parler d'elles et de récolter des fonds. Mais est-ce un handicap que d'être femme ? Je n'aime pas non plus ni la fête des mères, ni celle des pères, encore moins celle des grands-mères, ce sont à mon avis des jours où trop de personnes, enfants ou anciens, ressentent encore plus cruellement l'absence, le deuil et la solitude. Seul le 11 novembre m'a toujours paru justifié pour tous et continue à me rendre triste et songeuse, année après année, et c'est la raison pour laquelle je pense qu'il faut continuer à y associer les enfants ; pourtant on parle de supprimer le 11 novembre. Non vraiment, je ne me sens pas en phase avec les commémorations et diverses célébrations actuellement à l'honneur, fruits de lobbies et de lubies plus ou moins honorables.
D'ailleurs pourquoi pas une journée de l'homme ? Est-ce parce qu'il en a 364 ?
Je suis née après les grands combats féministes, je ne sais pas si j'y aurais pris part. Bien sûr je récrimine tous les jours contre l'injustice du sort et surtout contre mon mari à propos de la vaisselle, de la lessive, du repassage, des rendez-vous avec les profs ou chez le dentiste, des courses et du jardinage, et je peste contre la télé, le foot et les réunions à l'heure du repas.
Bien sûr j'ai fait autant d'études que mes frères et je sais faire la vidange de ma voiture.
Bien sûr je revendique le droit de vote et celui de me présenter aux élections et j'ai donné de ma personne en ce domaine. Bien sûr je considère et je répète à mes élèves année après année, que les femmes doivent être en mesure de travailler, qu'elles doivent être payées autant qu'un homme à travail équivalent et qu'elles doivent disposer librement de leur salaire. Je leur dis aussi, et je le leur dis devant les garçons, qu'elles ne doivent et ne devront jamais accepter d'être frappées, insultées ou traitées sans respect ni par leur mari ni par aucun homme et que pour cela elles doivent toujours être en mesure de reprendre leur liberté, quitte à faire momentanément appel à un tiers.
Mais tout de même, je suis loin d'être convaincue que les revendications "féministes" soient toutes à mon, à notre avantage et j'irais jusqu'à dire que la vie que je mène et que mènent aujourd'hui mes anciennes camarades de l'école primaire est beaucoup plus difficile, malgré les progrès technologiques, que celle que menaient nos mères.
On nous parle du droit de travailler : pour la plupart d'entre nous c'est une obligation. Moi-même, et combien de mes anciennes camarades, nous aurions préféré rester à la maison et avoir le temps d'élever nos enfants à notre idée. Mais qui peut vivre avec un seul salaire aujourd'hui ? Alors que c'était possible pour nos mères. Effet induit du combat féministe ou manipulation par le système économique de revendications mal exprimées ?
La liberté qu'offre la cantine ? C'est une nécessité subie et mal vécue.
On nous parle du choix de garde des enfants : il est contraint. D'ailleurs Sarkozy veut aujourd'hui imposer 4 enfants par nourrice, mesure économique magique, immédiate et gratuite... Est-ce pour libérer les femmes ou pour fournir des ouvrières ?
Au nom de l'égalité avec les hommes, on supprime l'interdiction du travail la nuit pour les femmes. Pour quelle femme est-ce une victoire que cette égalité ?
Au nom de l'égalité homme-femme et parce que des hommes ont voulu en profiter, on risque de ne plus prendre en compte dans le calcul de la retraite les mois consacrés aux maternités.
Puisqu'il y a la contraception et qu'enfin les femmes ne vivent plus dans l'angoisse d'une nouvelle grossesse, on laisse s'imposer jusque dans les lycées le discours tellement masculin selon lequel il est sans conséquence d'avoir des relations sexuelles, même quand la jeune fille ne se sent pas prête, mais cède à la pression ambiante et se sent finalement blessée. Victoire du féminisme ?
Au nom d'un droit à l'avortement, on incite des jeunes filles à sacrifier l'enfant qu'elles auraient gardé, on culpabilise les femmes qui refusent une amniocentèse ou ne veulent pas supprimer leur bébé trisomique. Est-ce libérer la femme ?
Quant à celles qui auraient voulu garder leur mère âgée à la maison, au moins l'accompagner les dernières semaines, comment le pourraient-elles ? Il faut travailler pour payer la maison, les études des enfants...
Quelle liberté a réellement apporté le travail féminin, dans les conditions où il s'exerce majoritairement ? La liberté de divorcer certes, et c'est parfois un bienfait, mais peu de femmes en sortent réellement libérées, car c'est la galère, financièrement et moralement, d'élever des enfants seule.
Le combat pour l'égalité, dans le domaine hommes-femmes comme dans les autres domaines, me semble assez vain. Il me semble surtout peu fondé. Car nous sommes tous différents, et c'est l'altérité qui, fondamentalement, permet la rencontre et la relation, quelles qu'elles soient.
Moi qui suis femme, je suis heureuse d'être femme, je suis heureuse d'avoir eu des enfants, et j'assume le regard féminin que je pose sur la vie et sur les autres. Je ne réclame pas l'égalité avec les hommes, je demande à être respectée dans ma différence, en tant que femme. Je ne veux pas qu'on nie nos différences, mais au contraire qu'on les prenne en compte.
Je trouve beau mais dur de mettre au monde un enfant, je trouve fatigant de le porter neuf mois, d'aller au travail exténuée, d'affronter les tensions professionnelles fragilisée, de reprendre trop tôt, d'interrompre l'allaitement, de manquer de sommeil, d'avoir envie de pleurer. Est-ce une victoire du féminisme que d'occulter la fatigue et d'exiger d'être sur son trente-et-un cinq jours après une naissance ?
Non, je ne me retrouve pas dans le discours féministe actuel. Non, pour moi, être une femme et être un homme ce n'est pas pareil, le rôle d'un père et celui d'une mère ne sont pas interchangeables, seul un couple composé d'un homme et une femme peut concevoir un enfant et c'est ce couple qui reste selon moi le lieu idéal pour mettre au monde cet enfant et pour l'élever, pour en faire un adulte aussi équilibré et responsable que possible. Les accidents de la vie provoquent déjà suffisamment de variantes, dont on s'accommode au mieux, pour qu'on n'en vienne pas à vouloir supprimer toute référence, au nom d'un égalitarisme factice.

Parce que souvent 1+1=3.