Perag taùein bepred, pen dé er wirioné ?

27 novembre 2009

Dissidence de Cap21 ?

Des écolos du Modem s'allient à Europe Ecologie pour les régionales, titre un article de l'Express.fr d'aujourd'hui :
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/des-ecolos-du-modem-s-allient-a-europe-ecologie-pour-les-regionales_831648.html
Ce titre est tendancieux.
Il serait dans la logique que le MoDem et Europe Ecologie se présentent sur une liste commune aux régionales en effet puisque les deux Mouvements partagent les mêmes valeurs démocrates et le même souci pour un développement soutenable. Cependant, et malheureusement :
1) Les Verts ont voulu s'accaparer le succès des européennes et appliquent nationalement et localement leur sectarisme légendaire au sein d'Europe Ecologie. Je l'ai vérifié personnellement il y a peu de temps en me rendant à une réunion ouverte d'Europe Ecologie dans un bar d'Auray : j'ai été bien accueillie par tous les participants, que je connaissais déjà pour la plupart, mais dès que la représentante des Verts est arrivée, elle m'a fait savoir de son seul chef qu'en tant que Modem ma présence n'était pas désirée... Je ne me le suis pas fait dire 2 fois et je suis sortie, bien que j'aie fréquenté ce bar et ses habitués des années avant elle. Je note simplement que parmi les personnes présentes, toutes les autres étaient ouvertes à la discussion.
2) Cap21 est devenu le vivier d'un grand nombre de déçus du MoDem et cela dans toute la France, Terres démocrates en est l'illustration flagrante. Malheureusement cette tendance semble accentuée en Bretagne par une rancune personnelle du Président régional de Cap21 envers plusieurs cadres et élus du MoDem. Ces considérations ne devraient pas entrer en ligne de compte mais viennent malheureusement polluer le débat. Ce président et quelques-uns de ses adhérents parmi les plus remontés tiennent avant tout à s'opposer au MoDem et prétendent nouer des alliances en dehors et contre le MoDem.

Le hic, c'est que Cap21 fait partie du MoDem, ses adhérents nous l'ont assez rabâché à chaque réunion, exigeant régulièrement dans les listes des postes proportionnellement plus nombreux que leur représentativité réelle ! et que, s'ils font désormais le choix de prendre part à une autre liste, ils entrent tout simplement en dissidence.
Bien que les adhérents eux-mêmes soient très peu nombreux, Corinne Lepage est une personne respectée au MoDem dont elle est vice-présidente et où elle a toujours eu toute latitude pour représenter librement le volet essentiel du Développement durable. Grâce au MoDem elle a été élue au Parlement européen.

L'on peut, à la rigueur, comprendre la stratégie individuelle de certains adhérents ou cadres de Cap21 qui veulent faire monter la pression pour s'imposer en tête de listes départementales, voire, bien que ce soit plus contestable, mais disons que c'est humain, pour tenter de s'opposer à des personnes envers qui ils nourrissent des inimitiés personnelles. Mais il ne faudrait pas qu'ils aillent jusqu'à remettre en cause l'association de Cap21 au MoDem. Car le développement durable restera évidemment essentiel au Mouvement démocrate et sera de toute façon représenté. Tandis que Cap21 aura beaucoup de mal à représenter plus que lui-même, plus que Corinne Lepage elle-même, qui avec toutes ses qualités, que je salue, n'a jamais atteint 4% à aucune élection avant son association avec le MoDem.

26 novembre 2009

Bruno Joncour proposé comme tête de liste en région Bretagne

Dans le cadre des élections régionales de mars 2010, le Bureau exécutif national a proposé, mardi 24 novembre, les premiers candidats comme têtes de liste dans plusieurs régions. Ces propositions seront soumises au vote des adhérents du Mouvement Démocrate, au cours du mois de décembre.

"Dans toutes les régions, le renouvellement que je souhaite conduire est de porter aux responsabilités des gens qui sont arrivés à la politique par le Mouvement Démocrate, c'est à dire une génération réellement nouvelle et avec ces valeurs là qui ne sont pas les valeurs traditionnelles de la vie politique", a expliqué François Bayrou.


En Bretagne, c'est le conseiller sortant Bruno JONCOUR qui a été proposé.
Je salue le choix de Bruno Joncour comme tête de liste régionale et je ne doute pas qu'il sera plébiscité par les adhérents bretons. C'est un homme de conviction et de persévérance qui a conquis avec panache la mairie de Saint-Brieuc en 2001 pour être largement réélu en 2008. Il sait allier la force de caractère à un vrai sens de l'écoute et il a su former des alliances solides et constructives dans sa commune et à la Communauté de communes. A la région, il a su porter des projets dans l'intérêt de tous, sans parti pris. C'est un homme pragmatique qui cherche à servir les personnes et non à asseoir des idéologies. Il sait faire travailler ensemble ceux à qui il accorde sa confiance et j'espère qu'il saura constituer pour les élections régionales une liste à la fois solide et ouverte. Agé de 55 ans seulement, il représente la fidélité et la pondération, nul doute qu'il saura s'entourer d'hommes et de femmes énergiques et attachés aux valeurs qu'il aime associer à la Bretagne, et d'abord à celle de la solidarité.

24 novembre 2009

Conseillers généraux régionaux

La liste départementale des socialistes pour les élections régionales a été présentée cet après-midi à Lorient par Jean-Yves Le Drian. La seconde sur la liste est Béatrice Le Marre, qui a pris la mairie à Paul Anselin aux dernières municipales. Et le 3ème est Jean-Pierre Le Roch, maire de Pontivy. Kaourintine Hulaud, adjointe à la culture à Auray et conseillère régionale sortante, est toujours sur les rangs.
Ce qui peut étonner dans cette liste, c'est la présence de 2 conseillers généraux, Pierre Pouliquen, du Faouët, et Béatrice Le Marre, qui est aussi maire et préside la Communauté de Communes de Ploërmel.
Il est vrai que les prochaines élections de 2014 désigneront des conseillers territoriaux.
Bizarre quand même...

22 novembre 2009

Sylvie Goulard, le foot et l'Europe

Sylvie Goulard s'est exprimée hier sur le site de l'express.fr à l'occasion des Semaines Sociales auxquelles elle participe.
Toutes ses réponses sont intéressantes. J'en rapporte ici trois qui m'ont particulièrement séduite : celle sur la personnalité du nouveau président de l'Europe qui m'inspire confiance. J'ai été heureuse de trouver dans les propos de Sylvie ce que j'avais à peu près retiré de mon étude via internet d'un homme que je ne connaissais pas avant hier.
Sa réponse sur le christianisme m'a égalmement séduite, à la fois par la connaissance des Ecritures qu'elle révèle et parce qu'elle rappelle la prise de distance nécessaire entre religion et politique et l'affirmation claire de la laïcité.
Enfin, sur le foot, je la trouve LUMINEUSE et je partage entièrement son jugement !

Sur le président de l'UE :


"Connaissez-vous M. Von Rompuy ? Et que pensez-vous de lui ?

Je ne le connais pas personnellement. J'ai déjà répondu durant ce chat que le choix d'un Belge qui jouit d'une bonne réputation dans son pays me parait heureux. Il vient d'un Etat fondateur, membre de la zone Euro, attaché aux droits fondamentaux, hostile à la guerre en Irak : c'est de bon augure. La vie politique belge est si complexe qu'elle constitue une bonne préparation aux nécessités de compromis européens. Et les Belges connaissent les vertus de la méthode communautaire dont l'UE a besoin de retrouver le sens.

Depuis Paul Henri Spaak, les Belges ont démontré qu'on pouvait être un soi disant "petit pays" et apporter énormément à l'Europe ; quand d'autres revendiquent des égalités formelles, ils agissent et se positionnent à partir de leurs talents. C'est positif.
Maintenant, à lui de jouer ; le job est délicat. Nous jugerons sur ses actes."

Sur le christianisme et la politique :

" L'aspect chrétien des rencontres est-il important pour vous ?

Oui mais sans sentiment d'exclusivité ni de supériorité.

Je crois que les Chrétiens, comme les personnes de foi d'autres confessions ou les athées qui s'interrogent sur le sens de la vie en société, tous les citoyens doivent prendre le temps de réfléchir et débattre. Telle est la grande vertu des Semaines sociales : apporter à la "cité" un aiguillon et une conscience.

Dans l'épitre aux Galates de St Paul, il y a une phrase qui pour moi, résume le mieux l'extraordinaire révolution de la chrétienté "il n'y a plus ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme car tous vous ne faites qu'un dans le Christ". Ainsi, les Chrétiens ont un message au monde mais pas un message qui exclut, qui proclame une vérité inaccessible pour d'autres. Leur chance est de proclamer un message d'amour qui peut rassembler d'autres hommes de bonne volonté.

Nous sommes un sur cette planète et c'est pourquoi la solidarité, l'amour du prochain sont importants, quelle que soit sa confession. La laïcité, à laquelle je suis très attachée, est pour moi cette possibilité de croire, tout en entrant dans un dialogue avec ceux qui ne croient pas, tout en les respectant."

Sur le foot :

"Bonjour Mme Goulard, que pensez-vous du but de la main de Thierry Henry? Ne croyez-vous qu'elle puisse nuire à l'unité de l'Europe?...

Mon ignorance du foot-ball est incommensurable. Parfois, il faut savoir se taire."

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sylvie-goulard-aucune-grande-bataille-de-societe-ne-se-gagne-par-la-regle-seulement_830007.html

04 novembre 2009

Les valeurs qui fondent l'Europe


La candidature Blair à la tête de l'Europe est révélatrice des dérives de l'Union, par Sylvie Goulard



Le diable n'est pas toujours dans les détails. Parfois, il perturbe les choix essentiels, comme en ce moment dans l'Union européenne (UE). Celle-ci n'est pas seulement un grand marché. Les traités successifs n'ont cessé de rappeler les valeurs qui la fondent : la suprématie du droit, la liberté, la démocratie, la solidarité.

A ce stade de sa construction, dans un monde qui se rétrécit, l'Union doit défendre ses intérêts sans sacrifier ces valeurs : ce n'est pas la gestion conjointe du charbon et de l'acier, pas plus le Marché commun qui ont permis aux Européens de transformer un continent belliqueux en un espace de coopération supranationale sans équivalent. C'est le respect de la personne humaine et la volonté de bâtir une société pacifiée, équitable. Le défi des années à venir consiste à mettre plus de droit et de justice dans la jungle mondiale, conformément à ces valeurs. La tâche est immense, surtout quand le changement climatique s'accélère, quand la raréfaction des ressources aiguise les rivalités.

Or, au moment de choisir le premier président du Conseil européen, les valeurs européennes semblent soudain secondaires. Il est assez incroyable que le nom de Tony Blair ait circulé. L'homme est brillant, nul ne le conteste ; il "communique" bien mais, des années durant, dans ses discours sur l'Europe à Varsovie, Oxford ou Bruxelles, il a reproché à l'UE de parler au lieu d'agir, de ne pas obtenir assez de résultats ("The EU has to deliver", "l'Union doit obtenir des résultats", a-t-il répété, maintes fois). Nous pouvons donc légitimement le juger non sur ses paroles, mais sur son bilan qui en dit long sur les dérives de l'Union européenne.

Le chef de gouvernement qui a négocié une dérogation à la Charte des droits fondamentaux n'a pas vocation à être notre porte-parole. Partout dans le monde, l'universalité des droits de l'homme est mise à mal par l'intégrisme religieux et le souverainisme. Le Royaume-Uni a une tradition démocratique qui l'honore, mais les travaillistes britanniques n'en ont pas moins contribué à relativiser les valeurs européennes de façon dangereuse.

La question n'est pas théorique : le président du Conseil européen sera amené à rencontrer les gouvernants de pays candidats à l'entrée dans l'Union, à discuter avec les dirigeants de grandes puissances qui ne s'embarrassent guère de droits de l'homme. On a vu, la semaine dernière, comment le président tchèque, Vaclav Klaus, a utilisé le précédent britannique pour se dérober à la Charte, non sans mauvaise foi. Le Conseil européen a cédé ; la brèche dans le droit s'est élargie.

L'attachement à la paix, aux procédures multilatérales et au respect du droit international n'est pas moins important. Dans le monde entier, Tony Blair reste associé à une expédition militaire hasardeuse, justifiée au nom d'armes de destruction massives inexistantes. Au moment où Barack Obama est revenu sur ces errements, l'Union ne peut pas choisir, pour la représenter, l'acolyte de George W. Bush. Ce serait catastrophique pour notre image à l'étranger. Sans compter les réactions hostiles qu'a suscitées, en Europe même, l'aventure militaire irakienne : non seulement en Belgique, en France ou en Allemagne, mais aussi à Madrid, Londres ou Rome où, en 2003, de grandes manifestations ont rassemblé des centaines de milliers de personnes. Une pétition de plusieurs députés européens, autour de Jo Leinen, député socialiste allemand, insiste à juste titre sur la nécessité, pour le futur président, de jouir de la confiance des Européens.

Enfin, alors que la régulation des marchés financiers constitue l'un des dossiers les plus épineux du moment, il serait étrange de faire appel au premier ministre qui, des années durant, a encouragé une dérégulation à tout-va. Au Royaume-Uni, des voix fortes se sont élevées pour dénoncer les politiques qui ont mené à la crise actuelle : la reine s'est émue de l'aveuglement qui a généré ces excès. Lord Turner, président de l'autorité de régulation britannique, a déploré l'hypertrophie du secteur financier, le manque de règles et la cupidité érigée en système. Enfin, et ce n'est pas mineur, après avoir promis un référendum pour rejoindre la zone euro, Tony Blair a capitulé devant une presse outrancière. La monnaie unique mérite mieux.

L'hypothèse Blair semble écartée. Elle a au moins permis de dessiner "en creux" le profil du poste : un homme ou une femme qui a montré, en actes, la vigueur de son engagement européen ; une personne attachée aux valeurs européennes, respectueuse du droit international, favorable à un juste équilibre entre régulation et marché ; une autorité morale capable de rassembler les Européens, de leur redonner confiance dans l'Union.

Après le choix de José Manuel Barroso, candidat par défaut à la présidence de la Commission, ce second cafouillage doit tout particulièrement nous alerter. Il démontre d'abord que, en dépit de leurs beaux discours, les gouvernants européens actuels sont incapables d'élaborer une vision stratégique de l'Europe et d'en tirer les conséquences en termes de ressources humaines, de moyens financiers ou de respect des engagements mutuels. Ils recyclent des "copains" qui ont perdu leur "job" plus qu'ils ne s'attachent à chercher la personne la plus apte. Ils demandent aux institutions européennes de faire preuve de transparence, mais s'en affranchissent allègrement.

A moins qu'une autre hypothèse, plus glaçante encore, ne soit exacte : celle de l'acte manqué. Certains, notamment à Paris et Berlin, pourraient d'autant mieux soutenir un Britannique qu'ils se satisfont fort bien d'une Europe intergouvernementale, sans grande ambition, cantonnée à des tâches de gestion économique. Une Europe "à l'anglaise", quelle que soit la personne qui l'incarne.

Sylvie Goulard est députée européenne (Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe) et présidente du Mouvement européen-France.


http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/11/03/la-candidature-blair-a-la-tete-de-l-europe-est-revelatrice-des-derives-de-l-union-par-sylvie-goulard_1262119_3232.html