Perag taùein bepred, pen dé er wirioné ?

31 mars 2009

Débat sur les élections européennes à Vannes le 3 avril

Un débat sur l'Europe avec six têtes de listes

Il est programmé vendredi 3 avril, à 18 h 30, à l'IUT de Vannes (entrée libre). À l'origine de cette soirée :la Maison de l'Europe du Morbihan et sa présidente, Armelle Séité-Salaün.

Entretien

Qui sera présent, vendredi soir, à l'IUT de Vannes ?

Nous aurons du beau monde. Nous accueillerons, tout d'abord, trois députés européens sortants : Ambroise Guellec (UMP), Bernard Poignant (PS) et Alain Lipietz (Europe écologie).
En ce qui concerne les candidats, seront présents : Christophe Béchu (UMP), Sylvie Goulard (Modem), Bernadette Vergnaud (PS), Yannick Jadot (Europe écologie), Émile Granville (Parti breton) et Valérie Hamon (Lutte ouvrière).
De toutes les Maisons de l'Europe, en France, nous sommes la seule à organiser une telle soirée. C'est une chance d'avoir obtenu l'accord de six têtes de liste. Nous n'avons pas invité l'extrême droite.

Sur quels thèmes portera ce débat ?

Nous parlerons, bien évidemment, du Parlement européen, de ses missions et de ses pouvoirs. Nous demanderons aussi à chaque candidat ce qu'il compte faire une fois qu'il sera élu, dans quel groupe il siégera.

On abordera également la crise économique et financière, ainsi que la Politique agricole commune et l'Europe de la défense. Nous demanderons, par ailleurs, à chaque intervenant comment il composera sa propre liste pour les élections du 7 juin.

Pensez-vous que les élections européennes intéressent les Morbihannais ?

L'un des objectifs de cette soirée sera, précisément, de lutter contre l'abstention. Le scrutin du dimanche 7 juin est important. Les enjeux de cette élection sont réels. Quelle Europe voulons-nous pour demain ?
Nous ne demanderons pas aux hommes et femmes politiques présents de nous communiquer leur profession de foi pour l'élection. Nous souhaitons plutôt qu'un vrai débat s'instaure entre eux, entre les pro-Europe et les Eurosceptiques.

Et après ce débat, prévoyez-vous d'autres rendez-vous ?


Le lundi 27 avril, nous formerons 93 maires morbihannais, nouvellement élus, à la gestion des fonds européens. Le lendemain, une experte auprès de la Commission européenne viendra parler de l'Europe et de l'éducation, dans les locaux de l'IUT de Vannes.
Toujours à Vannes, le lundi 4 mai, ce sera au tour de Michel Rocard, ancien Premier ministre de François Mitterrand, de venir nous parler des enjeux des élections européennes.
Les mois suivants, nous espérons pouvoir recevoir Daniel Cohn-Bendit, ainsi que l'ambassadeur de Tchéquie en France. Ce dernier viendra nous parler de la présidence tchèque de l'Europe.
D'ici là, le samedi 9 mai, en lien avec la mairie de Vannes et le conseil municipal des jeunes, nous organiserons une fête de l'Europe au château de l'Hermine. Au programme : quizz européen, exposition, chants européens.

Recueilli par Yves-Marie ROBIN.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Un-debat-sur-l-Europe-avec-six-tetes-de-liste-_40731-879335------56260-add_actu.Htm

30 mars 2009

Les 12 engagements européens du Mouvement démocrate

Lors de la Convention thématique européenne du dimanche 29 mars, François Bayrou a présenté les 12 engagements européens du Mouvement Démocrate.


1 - L’union de l’Europe, maintenant, plus de doutes possibles.

Dans l’histoire de l’humanité, jamais de peuples libres n’ont choisi de se rapprocher pour relever ensemble les défis de leur temps. C’est l’entreprise historique la plus pacifique et la plus novatrice de tous les temps. Mais comme toutes les constructions humaines, après des succès impressionnants, il est arrivé à l’idéal européen de s’émousser et d’être un sujet de désillusion. Parfois, les peuples ont douté, beaucoup, ou un peu. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. La crise prouve que le chacun pour soi rend impuissant. En revanche, ensemble, on peut agir. L’euro a résisté à la crise et nous a évité les catastrophiques dévaluations d’autrefois. Où en serions-nous si l’euro n’avait pas existé ?
Nous proposons une réponse coordonnée de l’Union européenne à la crise, avec un grand emprunt européen de 3 pour cent du PIB, destiné, en particulier, à aider les PME à préparer l’avenir. Nous proposons que les grandes politiques de lutte contre la crise, par exemple, le plan automobile, fassent l’objet d’une démarche concertée et coopérative des Etats de l’Union, en tous cas de la zone euro.


2 - L’Europe, ce n’est pas seulement une économie, c’est un projet de société, des valeurs humanistes.

Ceux qui ont voulu limiter l’union de l’Europe à un marché ont trahi l’idéal européen. L’Europe ne peut pas se résumer à la défense de la concurrence en tous domaines et sur tous sujets. Pour nous, démocrates français et européens, l’exigence sociale, civique et écologique doit servir de point de repère. Ce sont les valeurs de l’humanisme européen qui doivent maintenant être défendues, notamment dans nos relations avec les autres puissances mondiales.
Nous proposons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au même niveau que la concurrence.


3 - En Europe, la compétition doit être rendue équitable.

Nous ne pouvons pas continuer à imposer à nos entreprises, à nos agriculteurs, des normes légitimes et justes, par exemple en matière d’environnement, et accepter qu’entrent chez nous des produits qui ne les respectent pas.
Nous demandons l’équité : les produits qui entrent en Europe doivent être soumis aux mêmes règles que ceux que nous fabriquons chez nous et l’Europe doit les aider à y parvenir.


4 - L’Europe, affaire de citoyens.

Les gouvernants de nos paus et les dirigeants européens préparent toutes les décisions entre eux, dans le secret, sans que nul en soit informé. Des choix très importants, qui nous concernent tous, sont ainsi décidés. Cela ne doit plus être accepté par les peuples. Pour nous, toutes les décisions qui concernent l’avenir des citoyens européens doivent être prises en pleine lumière : c’est aussi notre affaire de citoyens.
Nous proposons que les délibérations des gouvernements, au sein du conseil, soient publiques, télévisées, ou diffusées sur internet. Nous proposons que toute préparation de décision de l’Union soit annoncée aux citoyens, sauf urgence, trois mois avant d’être prises, par voie de presse, de manière qu’ils puissent donner leur avis et saisir leurs députés européens.


5 - L’Europe ne peut pas organiser la concurrence sauvage des Etats européens entre eux.

Elle doit, au contraire, les conduire à la coopération. Depuis des années, chaque pays essaie de marquer des points contre les autres. C’est une démarche vouée à l’échec et qui conduit à une impasse.
Nous proposons que soit mis en place une harmonisation fiscale qui permette une coopération et non pas des politiques de dumping qui visent à voler les entreprises des uns pour les installer chez les autres.


6 - Le savoir et la connaissance priorités de l’Europe.

Nos pays développés savent désormais que la mondialisation donnera la victoire aux mieux formés, à ceux qui maîtriseront le mieux les découvertes scientifiques et les nouvelles technologies.
Nous proposons un doublement progressif du budget européen pour la recherche et, en liaison avec les Etats membres de l’Union, une aide efficace au dépôt de brevets.


7 - Pour que l’Europe agisse dans des domaines aussi importants que la recherche, il lui faut des moyens réels.

Un budget limité à 1 pour cent de la production annuelle, c’est infiniment trop bas. D’autant que ce budget est utilisé pour la moitié par la politique agricole (essentielle).
Nous proposons un budget européen dont le volume serait décidé par le parlement européen et alimenté par un impôt unique sur l’ensemble des pays de l’Union, par exemple un prélèvement sur les transactions bancaires et boursières.


8 - L’Europe, zone de sécurité.

En Europe, il n’y a pas de frontières pour les réseaux de criminels ou pour les mafias, mais policiers et juges sont eux, arrêtés par les frontières. La partie n’est pas égale et tous les trafics, y compris de drogue et d’êtres humains, en profitent de jour en jour davantage.
Nous proposons un procureur européen avec autorité sur les polices et les autorités de poursuite de chacun de nos pays.


9 - La responsabilité de l’Europe en matière de politique agricole est plus importante que jamais.

En cette matière si sensible, qui touche à notre alimentation, à notre environnement, à notre paysage, à l’avenir de l’espèce humaine, notre approche ne peut pas être seulement de marché.
Nous défendrons une politique européenne d’agriculture de qualité qui visera à la fois la sécurité alimentaire de l’Europe, l’exigence environnementale, et le maintien d’un vrai tissu d’exploitations agricoles de taille humaine.


10 - Aucun des progrès nécessaires de l’Europe ne pourra se faire sans volonté politique.

L’organisation à 27 est souvent paralysante, les discussions sont interminables, il n’en sort rien. Plus la crise avancera, plus le monde deviendra incertain, plus il nous faudra coopérer pour avancer.
Nous défendrons l’idée d’une avant-garde européenne, qui sera capable de faire bouger les choses. Pour nous, c’est la zone euro, les seize pays qui ont une monnaie unique en partage qui doivent former cette avant-garde. Libre aux autres pays de les rejoindre pour renforcer l’ensemble.


11 - Il faut convaincre les Européens que l’Europe n’écrase pas leur identité, au contraire qu’elle la garantit.

Pour nous, Français, la Nation est un bien commun. La langue française, la création culturelle sont protégées : elles doivent l’être encore plus efficacement. Les régions sont une richesse de l’Europe, elles doivent être mises en valeur, avec leur langue et leur culture. L’Europe est un vivier d’identités et de cultures.
Nous défendrons l’Europe qui garantit les identités, les modes de vie, les langues et les cultures sur son sol et dans le monde.


12 - L’immigration est la partie visible du plus grand drame de l’humanité : le sous-développement et la pauvreté.

Comme ils ne peuvent plus vivre chez eux, les immigrés prennent tous les risques pour passer nos frontières. Seule une politique d’ensemble, associant tous les pays européens, pourra répondre à ce drame. Mais la vraie réponse, la seule qui compte, c’est le développement.
Pour nous, il faut mettre un terme aux politiques de pillage et de corruption du tiers-monde que nous appelons le monde abandonné. Il faut protéger leurs marchés, leur permettre de produire ce qu’ils mangent et de fabriquer ce qu’ils consomment, et cesser de piller leurs matières premières. Pour cela, la lutte contre les paradis fiscaux qui abritent l’argent de la corruption est un impératif. Nous proposons qu’on ne reconnaisse plus en Europe, les contrats signés avec les paradis fiscaux.


François Bayrou
Mars 2009

18 mars 2009

Un humanisme intransigeant

François Bayrou était hier à Saint-Brieuc, dans le cadre de son «Tour de France à la rencontre des Français».

Officiellement, ce dixième déplacement du président du MoDem, avait pour thème «Lehandicap», un sujet sur lequel il s'est entretenu, une partie de l'après-midi, avec des parents, des éducateurs et des pensionnaires de l'Institut médico-éducatif du Valais. Mais ce déplacement en Bretagne constituait aussi pour le président du MoDem, le lancement de la campagne des européennes dans la région Ouest. François Bayrou est d'ailleurs arrivé en gare de Saint-Brieuc accompagné de Sylvie Goulard, qui mènera la liste en compagnie de Bruno Joncour. Le duo qu'il a réuni lui paraît «des plus réussis». «Sylvie est une combattante, elle dispose d'une solide expérience, elle est actuellement la présidente du mouvement européen pour la France. D'emblée elle sera entendue à Bruxelles», affirme le leader du MoDem. Et quand on lui fait remarquer qu'à la pointe ouest, sa candidate manque pour l'instant d'ancrage local, François Bayrou est ravi de répondre «que Bruno Joncour sera justement le trait d'union nécessaire». Sylvie Goulard, elle aussi, balaie la remarque. «Certes, je suis originaire du Sud mais, par mon mari (c'est le jeune frère de François Goulard), j'ai de solides attaches bretonnes». «C'est d'ailleurs pour moi un honneur de m'engager dans une région qui est une terre de tradition européenne», ajoute-t-elle en mettant en avant le oui que la Bretagne a en son temps accordé à Maastricht. «Ces deux candidats ont aussi, à mes yeux, une autre grande qualité, souligne François Bayrou.Tous deux militent pour un humanisme intransigeant. C'est une valeur essentielle dans mon projet à un moment où l'on oublie trop l'homme pour le profit. Avec eux, les Bretons sont assurés de trouver un bulletin de vote impossible à ignorer». Hier à Saint-Brieuc, François Bayrou était déjà en campagne.

* Patrick Le Nen


http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/modem-bayrou-a-lance-sa-campagne-europeenne-17-03-2009-293616.php

17 mars 2009

L'électorat catholique du grand ouest...


Bayrou ennemi public numéro 1


Impuissant face à la crise, le Président se réconforte en songeant à sa stratégie pour se faire réélire en 2012. Avec, en ligne de mire, François Bayrou, jugé le plus dangereux candidat de deuxième tour à l'Elysée.
Le Figaro n’a jamais autant collé aux basques de l’extrême gauche. Au point de faire sa une un lundi matin sur Olivier Besancenot en dehors de toute actualité. En revanche, François Bayrou a beau virevolter, ferrailler, accuser, pointer, dénoncer le pouvoir personnel, le retour à l’ORTF, et la République des copains et les coquins, il ne recueille que silence et mépris de la part des pittbull de la sarkozie, qui, tel Lefvèbvre ce matin sur Europe 1, préfère traiter Fabius de rapace que de prononcer le signifiant maudit du Béarnais.
Quant au Figaro, il traite Bayrou « à la verticale », comme on dit dans les bureaux. Au mieux une brève…. Cette omission ne relève pas du hasard : ceux qui aiment Sarko sont priés de faire silence sur ce qui l’obsède. Sauf Alain Minc, qui, lui a sorti la Grosse Berha, traitant le patron du Modem de «Le Pen light» , dans la lignée de Maurras, Barres et même Pétain ! Mais si Kouchner peut traiter Pierre Péan d'antisémite, pourquoi se priver de qualifier Bayrou de pétainiste ?
Simple division du travail en réalité : on sait bien que le public naturel d'Alain Minc est confiné aux milieux intellectuels. En les alertant sur la nature soi-disant maurassienne du leader du Modem, l'homme qui souffle dans l'oreille des patrons s'essaie à une pédagogie ciblée tandis que les médias de masse font, eux, silence sur l'opposant numéro 1 à Sarkozy.

2012, comme retour à la politique

Car pendant que le quotidien conservateur cible le facteur, le Président, lui, pense à François Bayrou. S’il n’est guère encombré par ses convictions, le Président est passionné par la joute électorale. Que la crise lui apporte un trop plein de contrariétés, et révèle son impuissance à en contrecarrer les effets, que les bourdes de ses proches – comme la fuite involontaire de Carla Bruni informant des journalistes de son escapade mexicaine avec son mari dès le jeudi 5 mars – provoquent des revers médiatiques, et notre homme, avec son mental d’adolescent éternel (ou attardé, comme l’on voudra), se replie volontiers sur des perspectives plus souriantes, ou en tout cas, sur lesquelles il a l’impression d’avoir meilleure prise. L’échéance présidentielle de 2012 en fait partie et Nicolas Sarkozy a lui-même fait « fuiter » sa nouvelle obsession lors d’un déjeuner d’urbanistes et d’architectes, comme le racontait Libération du 16 mars.
Fin observateur (et sans doute admirateur) de François Mitterrand, le Président a compris que le temps et la maîtrise de l’agenda étaient les deux points fort du magistère élyséen. D’où sa propension à souffler le chaud ou le froid sur ses intentions concernant 2012, un peu comme son prédécesseur le fit avant 1988.

«Royal candidate idéale»

Après avoir, des mois durant, laissé entendre qu’il aurait peut-être mieux à faire qu’à replonger, le Président fait connaître une intention contraire. Elle est, sans doute, plus sincère que la précédente. La preuve ? Evoquant le sujet avec quelques barons « prochissimes » (parmi lesquels Brice Hortefeux et Xavier Bertrand) dans des cénacles ultra-confidentiels, le « Résident de la République » (hommage à Bashung) est convenu de ce que François Bayrou était son adversaire le plus dangereux pour le second tour de l’élection présidentielle. Ce qu’un Dominique Paillé, porte parole de l’UMP traduit à sa façon en souhaitant à son Président d’avoir à affronter Ségolène Royal qui, dit-il, « a fait la démonstration de son incapacité à gagner une élection présidentielle ». Du côté de l’Elysée et de l’UMP, on vante aussi sa pensée « peu structurée » et son « aptitude à la division » qui en font « une candidate idéale ».
Officiellement, Dominique Paillé en a, bien entendu, tout autant au service de François Bayrou, qu’il estime incapable de résoudre son équation politique : soit il s’allie à la gauche et perdra faute de recueillir les suffrages de l’extrême gauche ; soit il ne le fait pas mais n’a, dans ce cas, aucune chance de conquérir la majorité.
Mais l’analyse, aussi vieille que la droite française, ne convainc guère : pour le moment, ni la droite ni la gauche ne se sont avérées capables d’étouffer sa troisième voie. Au contraire, c’est lui qui s’est montré, depuis mai 2007, l’opposant le plus pugnace à la politique du gouvernement, multipliant les critiques et les angles d'attaque là où le PS restait souvent silencieux. Bien sûr, tout dépendra de sa capacité à crédibiliser ses idées et ses propositions sur la crise, sujet sur lequel il souffre d'un handicap certain, le Modem n'ayant jamais brillé par l'originalité de ses idées sur le plan économique. Mais depuis mai 2007, il faut bien reconnaître que François Bayrou n'a fait qu'accroître son audience et sa dimension « gaullienne ».

Reconquérir l'électorat catholique

Comment, donc, contrer Bayrou ? En l’invitant à rejoindre un « gouvernement d’union nationale » ? Le pari est risqué, mais, estiment certains sarkozystes, jouable en cas d'aggravation de la crise. En le tuant ? Oui mais comment ? Le mieux, songent les stratèges sarkozystes, est encore de lui ravir ses électeurs « naturels », et notamment l’électorat catholique du Grand Ouest. D’où l’avis de recherche lancé à l’Elysée pour trouver une politique d'origine catholique, plutôt centriste, de fibre sociale, dynamique et capable de se lancer dans guerre de reconquête en direction de ces électeurs. Christine Boutin est un handicap en regard de cet électorat, regrettent certains. « L'électorat du Grand Ouest se déplace à gauche depuis quinze ans. Ça a commencé par les villes, et le mouvement touche maintenant les campagnes», analyse avec quelque pertinence, Dominique Paillé.
C’est peut-être avec cette arrière-pensée que l'on a proposé « la botte », en l’occurrence une troisième place sur la liste Ouest de l’UMP à Bruno Joncourt, lequel a décliné, jugeant peut-être plus sûre la deuxième place offerte par le Modem. Dans le même ordre d’idée, Pierre Méhaignerie n’a pas été mal accueilli lorsqu’il a averti le Château de sa saillie contre les injustices provoquées par le bouclier fiscal.
La chasse au catho de gauche est donc ouverte, qui requiert sa part de social de générosité, également utile, pense-t-on à l'Elysée, pour recoller avec l'électorat populaire du Grand Est subtilisé à Le Pen en 2007. Oui mais alors, l'escapade mexicaine était-elle indispensable pour ouvrir ce nouveau front ?

Mardi 17 Mars 2009 - 07:02
Philippe Cohen
http://www.marianne2.fr/Bayrou-ennemi-public-numero-1_a177216.html

10 mars 2009

cantons, départements et conseillers généraux...

Lundi 09 Mars 2009

TRIBUNE LIBRE.

Commission Balladur : l'adieu au canton rural

Le débat sur le rapport Balladur s'annonce animé. Les défenseurs de la ruralité seront attentifs à certaines mesures. Non pas à celles qui concernent les limites des régions et leur nombre. Que deviendront-elles ? On verra. Le Grand Paris ? Les métropoles ? Laissons les citadins débroussailler la question et occupons-nous de nos affaires. C'est-à-dire de la coexistence Conseil régional-Conseil général, c'est-à-dire de la disparition du Conseil général et donc du canton. J'avais soulevé la question dès 1988 dans « La Vie quotidienne des élus » (Hachette) et plus récemment dans « Les Nouvelles Ruralités » (Éditions Sud Ouest, 2001). J'avais alors essayé de démontrer qu'il faudrait forcément simplifier un jour, comme je l'avais préconisé à Paris dans un rapport du Conseil économique et social (Rapport Brunet-Lechenault, juillet 2000).

On ne peut tordre le nez devant une réforme que l'on réclame depuis plus de dix ans. De bons esprits, notamment à gauche, la demandent avec constance. Le rapport Mauroy posait le problème et son auteur déclarait à « Sud Ouest » en septembre 2000 : « Pour les cantons, il suffit de regarder les chiffres pour constater la disparité de leur population ; c'est un archaïsme qu'il faut surmonter. » Dès janvier 2000, le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur parle déjà, dans « Gestion locale », de faire désigner un jour les conseillers généraux par les Communautés de communes. On progresse. Le 22 février 2002, Christian Blanc, alors rocardien, déclare dans « Le Nouvel Économiste » : « Le département est un vestige de notre histoire. Il n'a plus de raison d'être dès l'instant que les communautés urbaines et rurales existent. »

Encore un petit effort. Dominique Strauss-Khan écrit en 2002 dans « La Flamme et la Cendre » (Grasset) : « Ma conviction est que nous n'échapperons pas... à la disparition des départements, compensée par la montée en puissance des regroupements intercommunaux. » La liste est longue, preuves en mains, de ceux qui veulent supprimer un niveau du fameux mille-feuille. De François Bayrou à Noël Mamère et d'Arnaud Montebourg à Jean-François Kahn en passant par François Rebsamen et Jacques Attali, chacun veut simplifier, et toujours aux dépens du Conseil général actuel. La région, elle, n'est pas remise en cause. L'intercommunalité non plus. Bien au contraire.

On le voit, Balladur n'est pas seul. Mais les adversaires se mobilisent, certains par conviction, certains par calcul politique, certains pour survivre. Ils défendent le mille-feuille, les cantons scandaleusement inégaux, le chevauchement inutile conseiller général-président de Communauté de communes, et une « proximité » prétendument menacée, comme si le fait de supprimer les cantons entraînait la disparition des crèches, des collèges ou de certaines routes ! Ils crient au feu et mélangent suppression des Conseils généraux et suppression des départements, ce qui n'est pas la même chose. Il n'est pas question de faire disparaître ces derniers en tant que circonscription administrative, ni les préfets, ni les plaques minéralogiques auxquels les Français se disent attachés.

Les défenseurs de la ruralité verront dans le renforcement largement souhaité des Régions la possibilité de mener des politiques équitables en faveur des petites communes désormais sous l'aile protectrice des présidents élus de véritables intercommunalités - c'est-à-dire peuplées au moins de 10 000 habitants. La définition clairement précisée des compétences des futurs conseillers territoriaux siégeant à Bordeaux pour l'essentiel et à Périgueux ou à Pau pour les affaires sociales (qui pourraient rester départementales) permettrait d'entrer dans le XXIe siècle. Le sondage paru dans « Sud Ouest » le 28 février dernier indique que 56 % des Aquitains approuvent la fusion des deux institutions aujourd'hui concurrentes. Ils estiment donc que le monde rural a droit à s'adapter et à bénéficier de structures enfin transparentes, lisibles et efficaces.

Les cantons ruraux, cadres traditionnels de la vie politique, qui ont apporté leurs joies et leurs peines aux élus de la France profonde pendant plus de deux siècles, ont accompli leur mission historique. Leur métamorphose en de puissantes intercommunalités garantira l'avenir des villages.

gérard fayolle

Ancien maire et conseiller général du bugue (dordogne)



http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/523827/mil/4260231.html

07 mars 2009

Egales ou différentes ?

Quelques personnes, dont Patricia, m'ont demandé de m'exprimer à l'occasion de la journée des femmes. Je m'exécute, en prenant le risque de décevoir, mais c'est le défi que j'ai relevé en reprenant ce blog : j'ai décidé de ne plus me taire prudemment sur les sujets épineux, j'ai décidé d'assumer ce que je pense, quitte à le soumettre à la discussion et à accepter d'évoluer. Mais je rejette par dessus tout ce "politiquement correct" qui est de mise dans tous les domaines aujourd'hui.
Je n'aime pas trop le principe des journées accordées à une grande cause car la solidarité devrait être de tous les jours, même s'il est évident que c'est l'occasion pour certaines maladies de faire parler d'elles et de récolter des fonds. Mais est-ce un handicap que d'être femme ? Je n'aime pas non plus ni la fête des mères, ni celle des pères, encore moins celle des grands-mères, ce sont à mon avis des jours où trop de personnes, enfants ou anciens, ressentent encore plus cruellement l'absence, le deuil et la solitude. Seul le 11 novembre m'a toujours paru justifié pour tous et continue à me rendre triste et songeuse, année après année, et c'est la raison pour laquelle je pense qu'il faut continuer à y associer les enfants ; pourtant on parle de supprimer le 11 novembre. Non vraiment, je ne me sens pas en phase avec les commémorations et diverses célébrations actuellement à l'honneur, fruits de lobbies et de lubies plus ou moins honorables.
D'ailleurs pourquoi pas une journée de l'homme ? Est-ce parce qu'il en a 364 ?
Je suis née après les grands combats féministes, je ne sais pas si j'y aurais pris part. Bien sûr je récrimine tous les jours contre l'injustice du sort et surtout contre mon mari à propos de la vaisselle, de la lessive, du repassage, des rendez-vous avec les profs ou chez le dentiste, des courses et du jardinage, et je peste contre la télé, le foot et les réunions à l'heure du repas.
Bien sûr j'ai fait autant d'études que mes frères et je sais faire la vidange de ma voiture.
Bien sûr je revendique le droit de vote et celui de me présenter aux élections et j'ai donné de ma personne en ce domaine. Bien sûr je considère et je répète à mes élèves année après année, que les femmes doivent être en mesure de travailler, qu'elles doivent être payées autant qu'un homme à travail équivalent et qu'elles doivent disposer librement de leur salaire. Je leur dis aussi, et je le leur dis devant les garçons, qu'elles ne doivent et ne devront jamais accepter d'être frappées, insultées ou traitées sans respect ni par leur mari ni par aucun homme et que pour cela elles doivent toujours être en mesure de reprendre leur liberté, quitte à faire momentanément appel à un tiers.
Mais tout de même, je suis loin d'être convaincue que les revendications "féministes" soient toutes à mon, à notre avantage et j'irais jusqu'à dire que la vie que je mène et que mènent aujourd'hui mes anciennes camarades de l'école primaire est beaucoup plus difficile, malgré les progrès technologiques, que celle que menaient nos mères.
On nous parle du droit de travailler : pour la plupart d'entre nous c'est une obligation. Moi-même, et combien de mes anciennes camarades, nous aurions préféré rester à la maison et avoir le temps d'élever nos enfants à notre idée. Mais qui peut vivre avec un seul salaire aujourd'hui ? Alors que c'était possible pour nos mères. Effet induit du combat féministe ou manipulation par le système économique de revendications mal exprimées ?
La liberté qu'offre la cantine ? C'est une nécessité subie et mal vécue.
On nous parle du choix de garde des enfants : il est contraint. D'ailleurs Sarkozy veut aujourd'hui imposer 4 enfants par nourrice, mesure économique magique, immédiate et gratuite... Est-ce pour libérer les femmes ou pour fournir des ouvrières ?
Au nom de l'égalité avec les hommes, on supprime l'interdiction du travail la nuit pour les femmes. Pour quelle femme est-ce une victoire que cette égalité ?
Au nom de l'égalité homme-femme et parce que des hommes ont voulu en profiter, on risque de ne plus prendre en compte dans le calcul de la retraite les mois consacrés aux maternités.
Puisqu'il y a la contraception et qu'enfin les femmes ne vivent plus dans l'angoisse d'une nouvelle grossesse, on laisse s'imposer jusque dans les lycées le discours tellement masculin selon lequel il est sans conséquence d'avoir des relations sexuelles, même quand la jeune fille ne se sent pas prête, mais cède à la pression ambiante et se sent finalement blessée. Victoire du féminisme ?
Au nom d'un droit à l'avortement, on incite des jeunes filles à sacrifier l'enfant qu'elles auraient gardé, on culpabilise les femmes qui refusent une amniocentèse ou ne veulent pas supprimer leur bébé trisomique. Est-ce libérer la femme ?
Quant à celles qui auraient voulu garder leur mère âgée à la maison, au moins l'accompagner les dernières semaines, comment le pourraient-elles ? Il faut travailler pour payer la maison, les études des enfants...
Quelle liberté a réellement apporté le travail féminin, dans les conditions où il s'exerce majoritairement ? La liberté de divorcer certes, et c'est parfois un bienfait, mais peu de femmes en sortent réellement libérées, car c'est la galère, financièrement et moralement, d'élever des enfants seule.
Le combat pour l'égalité, dans le domaine hommes-femmes comme dans les autres domaines, me semble assez vain. Il me semble surtout peu fondé. Car nous sommes tous différents, et c'est l'altérité qui, fondamentalement, permet la rencontre et la relation, quelles qu'elles soient.
Moi qui suis femme, je suis heureuse d'être femme, je suis heureuse d'avoir eu des enfants, et j'assume le regard féminin que je pose sur la vie et sur les autres. Je ne réclame pas l'égalité avec les hommes, je demande à être respectée dans ma différence, en tant que femme. Je ne veux pas qu'on nie nos différences, mais au contraire qu'on les prenne en compte.
Je trouve beau mais dur de mettre au monde un enfant, je trouve fatigant de le porter neuf mois, d'aller au travail exténuée, d'affronter les tensions professionnelles fragilisée, de reprendre trop tôt, d'interrompre l'allaitement, de manquer de sommeil, d'avoir envie de pleurer. Est-ce une victoire du féminisme que d'occulter la fatigue et d'exiger d'être sur son trente-et-un cinq jours après une naissance ?
Non, je ne me retrouve pas dans le discours féministe actuel. Non, pour moi, être une femme et être un homme ce n'est pas pareil, le rôle d'un père et celui d'une mère ne sont pas interchangeables, seul un couple composé d'un homme et une femme peut concevoir un enfant et c'est ce couple qui reste selon moi le lieu idéal pour mettre au monde cet enfant et pour l'élever, pour en faire un adulte aussi équilibré et responsable que possible. Les accidents de la vie provoquent déjà suffisamment de variantes, dont on s'accommode au mieux, pour qu'on n'en vienne pas à vouloir supprimer toute référence, au nom d'un égalitarisme factice.

Parce que souvent 1+1=3.