Perag taùein bepred, pen dé er wirioné ?

14 décembre 2006

L'Europe, une évidence.

Nous sommes Européens par héritage, parce que notre culture et notre histoire sont communes, parce que, depuis plus de 2000 ans, nos savants et nos marchands, nos moines et nos mercenaires, nos étudiants et nos pélerins divers ont silloné les mêmes chemins, fréquenté les mêmes universités, mêlé leur vocabulaire, leurs monnaies, leur semences, échangé leurs manuscrits et leurs technologies, parce que dans toutes ces villes européennes, dans tous ces paysages, nous sommes chez nous.

Nous sommes Européens aussi par la volonté de nos pères, parce qu'après deux guerres meurtrières en moins de 50 ans, ils ont choisi avec détermination d'unir leurs pays pour assurer à leurs enfants la paix, d'abord, ce bien si précieux et si fragile que nous considérons comme allant de soi et qui fait pourtant cruellement défaut dans tant de régions du monde ; pour leur assurer une plus grande prospérité aussi, et c'est un fait que notre continent est, malgré des inégalités qu'il faudra encore combattre, celui qui offre les meilleures conditions de vie à ses habitants ; pour leur assurer enfin la liberté individuelle et collective et leur permettrede pouvoir établir des relations d'amitié et de solidarité entre tous, et ceci reste un idéal fortement partagé et souvent exprimé avec force par les jeunes d'aujourd'hui.

Dans un monde où les distances se sont réduites mais les inégalités accrues, dans un monde qui nous semble à la fois plus proche et plus menaçant, nous devons affirmer notre identité européenne. Nous devons faire entendre notre voix dans le concert des nations et ce ne sera possible qu'au sein de l'Europe. Car que représentent la France, la Bretagne, face non seulement aux Etats-Unis, mais encore à la Chine, à l'Inde ou à d'autres régions du monde à la démographie galopante ?
Que représentent nos inquiétudes concernant le développement durable, la sécurité sanitaire ou même les dangers d'une guerre nucléaire, bactériologique ou terroriste face aux intérêts premiers de certains pays émergeants ?

L'Europe est la meilleure garantie pour nous de voir préservées notre sécurité et nos valeurs humanistes, et elle est aussi notre meilleure chance de promouvoir dans le monde, entre les pays et entre les personnes, une plus grande justice sans laquelle aucune paix ne peut être durable.
C'est à nous de proposer ces valeurs d'humanisme sur lesquelles l'Europe s'est construite, celles du respect des diversités culturelles et de la personne humaine.

Les candidats à l'élection présidentielle ne peuvent aujourd'hui éluder la question de l'Europe. Trop d'hommes politiques, de droite comme de gauche, ont fait de l'Europe un bouc émissaire facile. Ils portent une lourde responsabilité dans l'échec du référendum sur le traité constitutionnel européen. Les candidats à la présidence, s'ils prétendent devoir un jour représenter la France dans le monde, doivent aujourd'hui affirmer clairement notre appartenance à l'Europe et ils doivent redonner à notre pays le rôle moteur qui a longtemps été le sien dans la construction eureopéenne.

L'Europe est notre passé,
elle est notre présent,
elle est notre avenir.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vrai mais en cette période de mutation quel modèle politique les gouvernant politiques de tout les pays européens vont ils proner? le modèle américain, un projet de libre-échange point barre, un modéle proche de celui des pays fondateurs?

Christine Bellégo a dit…

En France, le plus fidèle à l'esprit des fondateurs est bien Bayrou ; quant aux autres pays membres, il faut mettre à part la Grande-Bretagne qui a toujours eu une vision plus économique que politique et plus libérale que sociale, et les nouveaux entrants pour qui l'intérêt a sans doute primé sur l'idéal et qui pourraient facilement céder aux sirènes américaines, mais il me semble que les six fondateurs sont dans la lignée des Monnet, Schumann... D'où l'importance pour moi d'approfondir l'union entre les 6 (voire certains autres ?) et de ralentir l'élargissement.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec ce constat mais c'est aux nonistes qu'il va falloir que F.Bayrou en parle et de manière pédagogique.

Anonyme a dit…

Christine,

Quelles osnt les positions claires sur la construction politique de l'UDF, car après tout ,c'est en disant les choses simplement que vous pourriez fédérer autour de vous.

Christine Bellégo a dit…

Cher Fabien,
Le projet de l'UDF pour l'Europe apparaît sur son site Europe.
En voici un résumé en quelques lignes forcément réductrices, j'attends des questions plus précises de ta part si tu le désires :
L'UDF affirme la nécessaire cohérence d'une Europe politique. Pour cela :
- Bayrou prône clairement une Europe fédérale.
- Il refuse clairement l’intégration de la Turquie au profit d'un accord de coopération.
L'UDF propose de soumettre à nouveau par référendum à l'approbation des Français un traité visant à rendre l'Europe plus efficace et plus démocratique :
- extension de la codécision Parlement-Conseil à tous les domaines
- abandon de la règle de l’unanimité
- système de votation à la double majorité Etats-population
- présidence plus longue (dix-huit mois à deux ans)
- création d’un poste de ministre des affaires étrangères de l'Union
- politique commune de défense et d'immigration
- réorganisation de la Commission européenne qui doit se libérer de la tutelle des États.
Enfin, l'UDF propose de fixer un agenda de travail public pour assurer la transparence du débat européen et propose de mieux y associer les parlements nationaux.