Perag taùein bepred, pen dé er wirioné ?

07 janvier 2007

La liberté des blogs

Dans Le Monde du 4 janvier, le journaliste Jean-Pierre Elkabbach s'inquiétait publiquement et quelque peu naïvement, comme de nombreux journalistes, de l'avenir de la presse à l'heure d'Internet.
Cela fait un moment que les journaux nationaux et régionaux craignent de perdre à la fois leur "pouvoir" et leur gagne-pain.
Ainsi, à la dernière fête de l'Humanité à Lorient, le parti communiste a réussi à séduire nos deux quotidiens locaux Ouest-France et Le Télégramme en les invitant à une table ronde sur l'avenir de la presse et en exigeant une augmentation et une obligation des subventions pour la presse.
Au nom de quoi ? De la liberté de l'information ? Le problème pour les médias, c'est qu'internet a justement libéré l'information du contrôle de la presse. Sur internet, le débat d'opinion demeure, les convictions peuvent être exprimées, débattues, contredites, et les arguments, preuves et sources diverses peuvent être fournis en un clic. Mais l'information n'est plus triée, policée, interprétée à la source. Finie la manipulation par médias interposée. Et on ne pourra pas revenir en arrière.
Sylvain Attal répond à Elkabbach le 6 janvier dans le même journal :"l'avenir du métier de journaliste à l'ère du Web participatif". Voici quelques-uns de ses propos :
"Qu'on le veuille ou non, le temps où une petite élite journalistique décidait de ce qui se dit et ne se dit pas, et de qui a le droit de le dire, est déjà révolu."(...)
"L'une des raisons pour lesquelles la France compte un tel nombre de blogs - et probablement davantage qu'aux Etats-Unis si on le rapporte au nombre d'habitants - s'explique par la déception des citoyens vis-à-vis des médias dominants. Davantage que d'une évolution du journalisme, il s'agit plutôt d'un retour aux sources, avec des moyens artisanaux. Les blogs permettent, pour un coût quasi nul, de s'adresser à un large public devant lequel notre responsabilité personnelle est engagée. Sur Internet, comme chacun le sait, le 'pire' côtoie le meilleur. Mais, après tout, ce n'est pas le privilège des blogs !"
"Il faut parfois aller chercher dans des journaux étrangers des informations sur notre propre vie politique !"(...) "C'est ce que le public reproche aux journalistes français en se tournant vers Internet, où il a l'impression qu'en tout cas, même s'il peut être abusé, on ne lui cache rien. A lui d'apprendre à faire le tri, ou à qui s'adresser pour l'aider à le faire."

Il est fort significatif que la campagne de Bayrou se fasse plus sur les blogs que dans les médias.
On ne peut pas acheter les internautes.

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