Perag taùein bepred, pen dé er wirioné ?

09 juin 2008

Une force de caractère peu commune...

Analyse intéressante de Pierre-Luc Séguillon dans le Figaro d'aujourd'hui sur la situation du MoDem et l'avenir de son chef de file.

"C'est une erreur d'analyse que d'enterrer politiquement François Bayrou. C'est une faute, au regard de la démocratie, que de s'employer à éradiquer le MoDem du paysage politique.

Il est vrai qu'il est bien difficile d'imaginer que celui qui a rassemblé sur son nom près de 7 millions de suffrages au premier tour de la présidentielle, il y a un an, puisse encore avoir un destin tant le bénéfice qu'il tira de cette élection paraît aujourd'hui dilapidé et tant l'ancien candidat semble désormais isolé. Au gré des échéances électorales, François Bayrou a perdu la quasi-totalité de ses grands élus. La plupart l'ont quitté à l'occasion des élections législatives, préoccupés qu'ils étaient de conserver leurs sièges de député. D'autres l'ont abandonné à la veille des municipales, tel pour garder une présidence de conseil général, tel autre dans l'espoir d'obtenir un strapontin ministériel.

Le président du MoDem a sa part de responsabilité dans ce sinistre politique. Son premier faux pas fut de se départir d'une stricte neutralité entre les deux tours de l'élection présidentielle. À l'inverse, François Bayrou, trop occupé qu'il était en mars dernier à tenter la conquête de Pau, s'est montré incapable de maîtriser les alliances municipales passées par les militants du MoDem pour leur donner un minimum de cohérence. Il est certain enfin que la gouvernance autocratique du président du MoDem a découragé beaucoup de bonnes volontés.

Mais il est évident surtout que Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse, depuis un an, qu'il n'asphyxie le MoDem, qu'il ne déstabilise les derniers soutiens de son président et élimine ce parti du champ politique. Jouant du bâton ou de la carotte selon les cas, menaçant celui-ci de lui faire perdre sa circonscription, appâtant celui-là par la promesse d'une entrée au gouvernement, pratiquant un débauchage systématique des élus de l'ancienne UDF, le chef de l'État s'est personnellement employé à isoler François Bayrou.

Cette tentative programmée de liquidation d'un courant politique qui s'est affirmé lors de la dernière présidentielle est un mauvais coup porté à la démocratie. Elle menace d'atrophier l'expression politique dans notre pays. Elle risque d'appauvrir l'offre d'alternance. Elle devrait donner à réfléchir à des centristes fraîchement ralliés et déjà condamnés à n'être que les supplétifs dociles et muets de l'UMP. Il n'est pas certain en outre qu'elle soit couronnée de succès. Elle pourrait même se retourner à terme contre ses auteurs.

François Bayrou, en effet, n'est pas dénué de sérieux atouts. En premier lieu, le personnage possède une force de caractère peu commune. Loin de l'affaiblir, l'épreuve et les difficultés paraissent fortifier plus encore sa détermination et son ambition. Par ailleurs, François Bayrou a la légitimité d'une campagne présidentielle couronnée par un score plus qu'honorable. Il peut surtout revendiquer la lucidité de celui qui, à l'inverse de ses deux compétiteurs, s'est refusé l'an passé à promettre la lune et a proposé un projet compatible avec l'état alarmant des finances publiques. François Bayrou avait prédit que les engagements inconsidérés de Nicolas Sarkozy conduiraient le pays à la catastrophe financière. Les faits lui ont malheureusement donné raison.

En outre, un bien pouvant sortir d'un mal, le MoDem, doté d'une force militante neuve, est désormais lesté de tous les notables qui stérilisaient sa capacité d'invention et d'innovation. Enfin, cette formation revendique une identité politique originale. Le MoDem se veut libéral et social. Il refuse à la fois l'État à tout faire des socialistes et la remise en cause par la droite d'un modèle social fondé sur la solidarité. Il est profondément européen et ne connaît sur le sujet ni la fracture qui traverse le PS ni les désaccords qui habitent l'UMP. Il prône un mode de scrutin qui permette à l'ensemble des composantes et sensibilités politiques d'être représentées au Parlement quand le PS et l'UMP souhaiteraient se partager à eux seuls les bancs de l'Assemblée. Il se proclame adversaire de tous les conservatismes, qu'ils soient de droite ou de gauche, mais se dit hostile au changement pour le changement et à la perte des valeurs qui font la spécificité d'une nation.

Alors que le Parti socialiste paraît impuissant à se doter d'un leader et d'un projet et que Nicolas Sarkozy semble avoir gâché, au terme de sa première année de présidence, une partie des chances qu'il avait de moderniser notre pays, François Bayrou possède un réel espace politique. Il ne valorisera toutefois ces atouts dans l'avenir qu'à plusieurs conditions.

Il lui faut d'abord changer de mode de gouvernance. Sa forte personnalité ne doit pas l'empêcher de pratiquer une direction plus collégiale de son mouvement. Il importe au contraire qu'il constitue autour de lui des équipes nouvelles pour structurer cette formation politique neuve. Il convient, en second lieu, qu'il définisse son projet de manière positive. Il ne suffit pas de dire que l'originalité du MoDem est de se vouloir libre et affranchi de toute attache à la droite « sarkozienne » comme à la gauche socialiste pour justifier son existence et lui donner une visibilité. Le parti de François Bayrou n'aura de crédibilité aux yeux de l'opinion que s'il affiche clairement l'ambition qui est la sienne, quand bien même relèverait-elle encore aujourd'hui de l'utopie : devenir à terme sur l'échiquier politique et au gré d'une élection présidentielle le grand parti démocrate moderne progressiste qui constituerait une réelle alternative à la droite républicaine. Un tel pari n'a quelque chance d'être gagné que s'il s'accompagne d'un travail d'analyse, de réflexion et de proposition intense associant militants et intellectuels. Cela suppose chez François Bayrou la volonté nouvelle d'attirer à lui et de faire travailler avec lui des hommes et des femmes ayant, chacun dans leur domaine, une pensée originale.

D'ici à 2012, le président du MoDem dispose de deux échéances électorales pour roder son jeune parti, les élections au Parlement européen en 2009 puis les élections régionales. Le mode de scrutin proportionnel des européennes peut lui être relativement favorable, d'autant que la thématique européenne elle-même lui est naturelle.

Il est une vieille loi en politique : de même que la roche Tarpéienne est proche du Capitole, de même un acteur politique peut toujours revenir au sommet aussi longtemps qu'il demeure fidèle à de fortes convictions. François Mitterrand qui, quelques mois avant sa mort, confiait son admiration pour François Bayrou, fut un exemple probant de cette capacité de rebond durant son existence politique."

Voir sur www.lefigaro.fr

27 mai 2008

Un centre indépendant

J'ai un très grand respect pour Jean Arthuis, qui est un homme intelligent, honnête et doué de réelles convictions humanistes, ce qui, il faut l'avouer, n'était pas le cas de tous les anciens UDF, malgré le 1er écrémage de 2002, et n'est malheureusement pas celui de tous les nouveaux Modem. Jean Arthuis a toujours fait preuve de courage et de clarté dans ses décisions et de mesure dans leur expression. C'est pourquoi nous sommes nombreux, notamment dans l'Ouest, à suivre de près son comportement et ses déclarations, dans la tourmente que traverse en ce moment le centre en France.
Le Figaro vient de lui consacrer un article (dans sa triste série sur les mésaventures centristes...) Jean Arthuis y affirme :
«Nous militons pour un centre indépendant, suffisamment fort pour nouer et assumer ses alliances dans la clarté»
C'est en effet ce que nous espérons. Et cependant je reste convaincue que seul François Bayrou peut incarner cette indépendance du centre. Cela ne pourra se faire, il est vrai, que quand il aura mis de l'ordre au Modem, et cela tarde à se mettre en place. Mais il me semble illusoire d'espérer quoi que ce soit de solide pour le Centre en France en dehors du Parti qu'incarne actuellement François Bayrou.

Voir sur lefigaro.fr

21 mai 2008

Le MoDem, principale force d'opposition ?

Analyse intéressante de B. Delanoë sur le site du Nouvelobs aujourd'hui :
A une question sur les alliances du PS (et notamment les appels du pied de S. Royal à F. Bayrou pendant la campagne présidentielle), B. Delanoë répond, d'abord à propos du PS :
"On pouvait s’adresser aux électeurs de Bayrou du premier tour, montrer dans la transparence, lors du débat, les points d’accord et de désaccord. Mais renverser les alliances, c’est autre chose. C’est d’ailleurs un problème qui nous est posé aujourd’hui. Est-ce bien sérieux de concevoir une alliance allant du centre à l’extrême gauche ? C’est sympathique. Mais il faut un minimum de cohérence. Quelle est la base politique et programmatique d’une telle coalition ? Est-elle crédible auprès des électeurs ?"
Il me semble que B. Delanoë pointe bien la principale faiblesse du PS.
Il aborde ensuite plus spécifiquement la question du centre :
"Le centre existe-t-il ? Jusqu’à présent, il était un faux nez de la droite. Le centre tombait toujours du côté conservateur. Bayrou est différent."
Voilà clairement reconnue l'indépendance du mouvement initié par Bayrou, malgré la mauvaise foi certaine de ses détracteurs, à droite et à gauche.
Forcément Delanoë prêche ensuite pour sa paroisse :
"Mais quel est son projet, sinon prendre la place du PS comme principal opposant ? Et quelle est sa force réelle ? Tout cela demande une réflexion sérieuse, qui ne peut venir qu’après une redéfinition de l’identité et de la stratégie des socialistes."
N'est-il pas intéressant qu'une des personnalités les plus en vue du PS envisage le MoDem comme "le principal opposant" ?
Voir sur tempsreel.nouvelobs.com

18 mai 2008

Le seul centre indépendant est le Modem.

Ils sont nombreux à lorgner sur le Modem, ses adhérents et ses électeurs potentiels. Mais ces électeurs, c'est d'abord sur la personne de François Bayrou qu'ils se sont portés.
Ce week-end avaient lieu le congrès de PRG et celui du Nouveau Centre.
Des membres du PRG remettent en cause son alliance traditionnelle avec le PS, certains envisagent même, au moins en vue des européennes (et on les comprend : ce sont tout de même les socialistes qui ont fait perdre le référendum sur le traité constitutionnel européen) une alliance des 3 B : Baylet-Borloo-Bayrou (parti radical de gauche, parti radical valoisien et Modem)
Ils voudraient bien récupérer les voix centristes.
Au "nouveau centre", on cherche aussi à attirer les membres et les élus du Modem :"Si nous arrivons à fédérer autour de nous les forces centristes, en laissant à ceux qui veulent le faire le temps de nous rejoindre, nous pourrons constituer le deuxième pôle de la majorité" a déclaré le sénateur Jean-Léonce Dupont. Il est vrai que pour l'instant le Nouveau Centre ne représente pas grand chose.
Ils voudraient bien récupérer les voix centristes.
Mais le seul centre indépendant, c'est le Modem.
C'est pourquoi s'il doit y avoir recomposition du Centre, elle ne peut se faire qu'autour du Modem !
Qu'ils viennent du centre gauche ou du centre droit, du PS, du PRG, du PR Valoisien, du Nouveau Centre ou de l'UMP, les militants ne peuvent se retrouver que dans des valeurs clairement affirmées, celles de l'Europe, de la décentralisation, de la socialéconomie, de l'humanisme. Mais aussi de l'indépendance. Or le seul à avoir clairement affirmé toutes ces valeurs et à avoir refusé de les brader pour aller à la soupe, il s'appelle François Bayrou.
Alors recomposer le Centre oui, mais autour du Modem.

15 mai 2008

bloglement...

En ces périodes troublées, excellent post de l'hérétique :

Voir sur heresie.hautetfort.com

"Voilà, moi aussi j'ai décidé de créer mon courant au sein du MoDem parce que je trouve que nous sommes trop peu de groupuscules, et qu'un parti neuf et plein de vitalité, c'est un parti où il y a autant de groupuscules que d'adhérents.
Je revendique l'inutilité des consultations, et propose de virer tous ceux qui ne sont pas d'accord avec mes idées, lesquelles n'ont pas besoin d'être exposées."

Mais à lire les nombreux commentaires qu'il a suscitée, l'humour n'est pas la valeur la plus partagée au Modem...

Autres morceaux de choix :

"De toute façon, quand il y a consultation : soit la consultation est d'accord avec les vues de Sales cons démocrates tout de suite, et dans ce cas les consultés sont de vrais démocrates, soit ce n'est pas le cas, et dans ces conditions, les consultés sont les salopards de la vieille UDF qui ont encore planqué le fichier des adhérents et ont forcément fait exprès de ne convoquer que ceux qui étaient d'accord avec eux.
Par ailleurs, je propose aussi de virer tous les vieux : a) ils sont gâteux b) ils font de l'ombre aux jeunes 3) ils ont là depuis trop longtemps."

"Comme je trouve qu'un règlement intérieur de 8 pages, ça cache forcément des choses louches (certainement une idée de la vieille UDF, qui sous prétexte de faire appel au bon sens, préfère les choses courtes pour mieux masquer ses projets anti-démocrates ignominieux), je propose d'en écrire un de 100 000 pages. Une fois celui-ci publié, les adhérents auront 24 heures pour s'exprimer à son sujet."

Rien de tel que la dérision pour revigorer quand on est démoralisé...

14 mai 2008

Bayrou dans Le Télégramme

Aujourd'hui Hubert Coudurier cite François Bayrou, qu'il ignorait superbement depuis des mois, avec toute sa rédaction. Il faut dire qu'aujourd'hui il s'agit de défendre l'indépendance de la presse ! Alors même le Télégramme et Hubert Coudurier commencent à se rendre compte que la communication du chef de l'Etat est verrouillée, mieux vaut tard que jamais...

22 janvier 2008

Elections municipales à Auray

Je me suis engagée dans un nouveau défi pour faire vivre les valeurs de démocratie et de pluralisme que défend François Bayrou.
Je fais partie de la liste Vivre ensemble à Auray que mène Jean-Marc Alexandre aux élections municipales alréennes.
Nous pouvons faire partager nos valeurs et faire avancer nos idées.
www.vivre-auray.org